Vers des contrats à long terme pour les industriels

A quelques jours de la remise des conclusions, le 20 juillet, de la table ronde réunissant producteurs d'électricité (Snet, Electrabel, EDF) et industriels gros consommateurs (électro-intensifs), un schéma permettant à ces derniers de s'assurer un approvisionnement à long terme à un tarif préférentiel se dessine. L'hypothèse de la participation des industriels au tour de table de la future centrale de troisième génération EPR est en revanche écartée. Risque nucléaire. "Une éventuelle participation capitalistique des électro-intensifs dans l'EPR n'a jamais été envisagée. Seule la possible acquisition de droits de tirage par les industriels a été évoquée", précise EDF, réagissant à un article des Echos qui affirmait que les industriels ne participeraient pas au tour de table de l'EPR.Les industriels présents aux discussions (Alcan, Arcelor, Arkema, Air Liquide, des fédérations chimiste, papetière, métallurgique...) sont en effet peu désireux de voir le risque nucléaire s'immiscer dans leurs bilans. De son côté, le gouvernement, engagé dans l'ouverture de capital d'EDF, ne tient pas à céder à des groupes privés des moyens de production nucléaires. Cette possibilité sera réservée à d'autres électriciens (Enel, peut-être E.ON, Suez...). Au final, le schéma ne diffère guère d'une prise de participation, mais évite ces écueils - sachant que ce type d'accord reste toujours susceptible de susciter des réserves à Bruxelles.Le dispositif se traduirait par des contrats à long terme d'approvisionnement, dont les industriels acquitteraient au départ une forte part, le solde étant réglé au fur et à mesure des livraisons. Les discussions portent sur une capacité globale de 3.600 mégawatt (MW), bien supérieure aux 1.600 MW de la future première tranche d'EPR. Le tarif reposerait sur le prix de revient de l'électricité issue des futures centrales nucléaires. Les industriels prennent en référence un prix de 25 euros le mégawattheure, prévu par l'EPR finlandais. En outre, les entreprises cherchent à éviter d'être financièrement solidaires les unes des autres dans ce schéma. Enfin, l'accès aux contrats sera limité aux industries manufacturières, très présentes à l'international, consommant de l'électricité en continu et dont cette énergie représente de 25 % à 30 % minimum du prix de revient. Ce qui pourrait écarter nombre de chimistes et inclurait de justesse Arcelor.Marie-Caroline Lopez
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