Activision Blizzard poursuivra les acquisitions

C'est dans une petite station huppée dans l'Idaho, au nord-ouest des États-Unis, où se déroulent les rencontres annuelles des patrons des médias et des télécoms d'Allen & Co (où l'on retrouve cette année Éric Schmidt de Google ou Rupert Murdoch de News Corp.), que Jean-Bernard Lévy a savouré hier la création du géant des jeux vidéo " le plus rentable du monde ".Le président du directoire de Vivendi a expliqué à La Tribune qu'Activision Blizzard " dépassera de façon significative les prévisions de chiffre d'affaires de 4,3 milliards de dollars en 2009 et d'une marge supérieure à 20 % ", qui avaient été faites l'hiver dernier. Vivendi, qui possède 54 % (52 % après dilution des stock-options) du nouveau groupe (lire " La Tribune " d'hier), doit lancer indirectement une OPA sur 146 millions d'actions d'Activision Blizzard pour en détenir jusqu'à 68 %. Mais, compte tenu d'un cours de Bourse (plus de 32 dollars hier) supérieur à l'offre (27,50 dollars, conformément aux engagements de décembre 2007), cette opération devrait ne pas rapporter le moindre titre. Ce qui permettrait à Vivendi de ne pas procéder à l'augmentation de capital qu'il envisageait.VERS DES EQUIPES PLUS REDUITESPour autant, même s'il s'est engagé à maintenir sa filiale cotée au Nasdaq, Vivendi reste désireux de se renforcer un peu plus tard au capital, " car il se peut qu'à l'avenir Activision Blizzard fasse des acquisitions qu'il paie en titres et que nous soyons alors légèrement dilués ", explique Jean-Bernard Lévy. " Le propre de cette industrie, explique le patron de Vivendi, est qu'il y a beaucoup de créativité dans les petits studios indépendants et qu'il est naturel qu'ils soient rachetés par les majors du secteur. " Et pour Jean-Bernard Lévy, s'il y a des besoins aujourd'hui, ce serait dans les nouveaux secteurs : des jeux pour les joueurs occasionnels, les femmes, et les moins jeunes. Des marchés en forte croissance sur les PC comme sur les consoles, telle la Wii de Nintendo.Mais pour l'heure, Activision Blizzard va travailler sur les synergies. Des réductions d'équipes dans les fonctions centrales (finance, marketing, informatique, etc.) interviendront alors que les sièges respectifs d'Activision et Blizzard sont voisins. " Le portefeuille de jeux, notamment chez Sierra [l'un des studios de Vivendi Games], devra être réexaminé. " Conserver des jeux pour PC en perte ne se justifie plus dans un groupe qui détient avec Activision des positions de leader sur PC. Dès hier, Robert Kotick, le patron du nouveau groupe, expliquait à Reuters qu'il envisageait de lancer une plate-forme de vente de divertissements sur le modèle d'iTunes, à partir du site du jeu vidéo Guitar Hero. Il pourra en tout cas solliciter les conseils de Doug Morris, le patron d'Universal Music, le numéro un mondial de la musique détenu par Vivendi, qui a fait son entrée au conseil d'administration du nouvel Activision Blizzard.J
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