Captain Tortue met le turbo à l'étranger

Après la France, Captain Tortue ambitionne de s'imposer comme le leader européen de la vente directe (ou à domicile) dans le le textile. Le groupe, spécialisé dans la conception et la ­commercialisation de vêtements moyen et haut de gamme pour enfants et femmes, exporte depuis 2004.Suivant les pays, il met en place des structures et des contrats de distribution spécifiques adaptés aux législations locales. Captain Tortue a ainsi créé des filiales au Royaume-Uni et en Espagne, mais confié à un premier " master franchisé " le Luxembourg et la Belgique et, depuis 2007, à un second, la Suisse. Pour l'heure, l'export représente 3,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, 40 % de plus qu'en 2006. Le groupe s'est donné un objectif de 8 millions d'euros avant 2010.Les résultats sont particulièrement spectaculaires outre-Manche, avec une progression de l'activité de près de 50 % en 2007 (1,9 million d'euros). Le réseau britannique, focalisé uniquement sur la mode enfants et ados, s'appuie sur 158 démonstratrices. Ce nombre devrait doubler d'ici à 2009, assurant un chiffre d'affaires qui lui aussi devrait exploser.L'Espagne constitue le second relais de croissance du groupe. Captain Tortue n'y compte pour l'instant qu'une trentaine de démonstratrices, mais espère multiplier cette force de vente par cinq d'ici à fin 2009. Pour assumer cet effort, l'entreprise a procédé à un second LBO en 2007, en faisant entrer ­Edmond de Rotschild Investment Partners dans son capital. " Nous restons pour l'instant majoritaires avec 52 % des parts, explique Philippe Jacquelinet , président de Captain Tortue. Mais à long terme nous passerons probablement sous la barre des 50 %. " Les créateurs de Captain Tortue en 1993, Philippe et Lilian Jacquelinet, sont complémentaires. Le premier travaillait par le passé dans la grande distribution comme acheteur en textiles, alors que son épouse était styliste spécialisée dans la création enfantine.Captain Tortue a poursuivi en 2007 son ascension avec un chiffre d'affaires de 38,3 millions d'euros (+ 25 %). La barre des 50 millions d'euros pourrait être approchée dès 2008. D'autant que la vente directe progresse annuellement de 10 % en France où elle représente 300.000 emplois tous secteurs confondus. Captain Tortue travaille avec 45 collaborateurs au siège d'Aix-en-Provence et 1.740 démonstrateurs.La marque s'est construite au départ sur la mode enfant, la première ligne femmes arrivant seulement en 2003. Elle représente aujourd'hui 60 % des ventes. " En 2009, annonce Philippe Jacquelinet, nous allons sortir une troisième ligne. Elle s'adressera aux femmes seniors ayant conservé un esprit jeune. Pour l'heure, nous concentrons nos efforts sur la structuration de la société. " Un directeur général vient d'être nommé. " Nous sommes une tortue, pas un lièvre, nous avançons prudemment ", sourit Philippe Jacquelinet. Certes, mais même les tortues savent accélérer quand il le faut.Le parti pris de la vente directeCaptain Tortue utilise pour commercialiser ses vêtements la vente directe. La PME travaille avec un réseau de 1.740 démonstrateurs, dont 83 % de femmes. La flexibilité de la vente directe encourage ces personnes à recommencer ou à débuter une activité professionnelle, notamment des chômeurs qui trouvent de la sorte un emploi dont les revenus restent aléatoires, mais permettent de sortir d'une situation difficile, sans investissements ou formation particulière. Neuf millions de personnes vivent totalement ou partiellement de la vente directe en Europe. Elles travaillent dans 1.300 sociétés qui ont réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros. En France, la vente directe représente 300.000 emplois et une croissance de 10 % par an.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.