Le français Keolis s'impose en Belgique

Cap sur l'international pour les groupes français de transport public. Alors que Veolia négocie activement en Chine la reprise d'un grand réseau urbain de bus à Chongqing, que Transdev a doublé de taille l'année dernière en reprenant le néerlandais Connexions, Keolis est, selon nos informations, devenu le premier opérateur privé du transport public par bus en Belgique. La filiale de la SNCF vient d'acquérir 60 % du groupe belge Eurobus (109 millions d'euros de chiffres d'affaires, 1.100 bus) et porte ainsi sa participation à 71 %. Le reste du capital demeure entre les mains de la société régionale wallonne du transport (SRWT), Keolis ayant une option pour racheter cette part.Quasi absent de l'international en 2000, le spécialiste du transport public (bus, métro, tramway, transport ferroviaire régional) a tissé depuis sa toile en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Scandinavie et vise les États-Unis ainsi que l'Europe de l'Est. Avec Eurobus, il réalise désormais la moitié de son chiffre d'affaires (2,7 milliards d'euros au total) hors de ses frontières, où la rentabilité est souvent plus intéressante qu'en France. " Pour continuer notre développement, nous devons sortir de notre territoire, explique Patrick Jeantet, directeur général de l'international. Notre stratégie est toujours la même : nous prenons d'abord des participations, même minoritaires, pour apprendre le modèle local. Puis nous devenons l'actionnaire majoritaire. "CONTEXTE DE DELEGATIONDE SERVICE PUBLICSi les groupes français arrivent à bien se positionner sur les marchés étrangers, c'est " en raison de notre habitude à agir dans un contexte de délégation de service public ", note Philippe Segretain, patron de Transdev. Exception française, les collectivités locales, en confiant l'exploitation des transports à des tiers, ont en effet permis le développement de groupes privés ou semi-privés, capables de bien comprendre les besoins de leurs clients.La concurrence n'est cependant pas encore très forte. " Très peude pays ont des entreprises privées ou semi-privées de transport public, car très peu de pays ont libéré ce secteur ", note un expert. Les incursions à l'étranger des acteurs français ne sont par ailleurs pas toujours couronnées de succès. Ainsi, Veolia Transport, qui a multiplié les acquisitions, aurait dumal à trouver la route de la rentabilité aux États-Unis et a dû quitter certains pays.
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