Pas facile de succéder à Jacques Rigaud. L'ancien patron de RTL est au mécénat ce que Marcel Bleustein-Blanchet fut à la publicité : un père fondateur, que même nos voisins britanniques louent pour son activisme clairvoyant. Après avoir passé, selon son propre mode de décompte, " quatre septennats " à la présidence de l'Admical (Association pour le développement du mécénat industriel et commercial), Jacques Rigaud a choisi d'en confier les rênes à Guillaume Pépy, à l'issue d'une présélection assurée par Jean-Philippe Saint-Geours, directeur associé du cabinet Leaders Trust International. " Pour quelqu'un qui, comme moi, vient du monde de l'entreprise, je trouve très bien que l'Admical ait eu recours à un chasseur de têtes ", relève le numéro 2 de la SNCF. Guillaume Pépy souhaite en effet conforter la place du mécénat dans la stratégie de communication des groupes français. " Il en est une composante et contribue en particulier à forger l'identité de l'entreprise auprès des salariés ", insiste Guillaume Pépy. De fait, le mécénat s'octroie une partie croissante du résultat des entreprises françaises. Selon l'Admical, le cumul des sommes qu'y consacrent les sociétés de plus de 200 salariés atteignait 1 milliard d'euros en 2006. Mais surtout, les deux tiers de cette somme sont consacrés à des actions de solidarité. " C'est par exemple KPMG qui envoie ses auditeurs initier les jeunes du 9-3 à la comptabilité ", relève Guillaume Pépy." ENCORE BEAUCOUP SOUS LE PIED"Le nouveau président de l'Admical compte lui convertir le plus de PME possibles aux vertus du mécénat. " Il y a entre 1.300 et 1.500 sociétés mécènes en France. C'est important mais, sur un million, on en a encore beaucoup sous le pied. " Il ne reste plus à la SNCF qu'à montrer la voie. Le groupe ferroviaire consacre 750.000 euros par an à sa fondation, soit moins de 4 euros par salarié. " C'est peut- être encore insuffisant " , reconnaît Guillaume Pépy.

latribune.fr

26 Sept 2008, 4:11

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