Les labos conservent un bon niveau de rentabilité

Si l'âge d'or de l'industrie pharmaceutique mondiale est bel et bien révolu, la situation n'est pas aussi dramatique que les industriels veulent bien le dire. Certes, sous le double effet de l'évolution de la demande pharmaceutique et de l'envolée des dépenses de santé, les médicaments jouent souvent le rôle de variable d'ajustement. Les réformes de l'assurance-maladie engagées en Allemagne et en France, respectivement en 2003 et 2004, se sont en effet traduites par une baisse des prix et/ou des remboursements des produits de santé. Dans ces conditions, la croissance moyenne de l'industrie pharmaceutique mondiale en volume ne dépasse pas 5 % par an, contre au moins 10 % lors de la précédente décennie.RESTRUCTURATION EN MARCHE" La pression déflationniste du prix des médicaments pénalise l'évolution de la marge, aussi bien opérationnelle que nette, des grands laboratoires ", relèvent les experts de l'assureur crédit Euler Hermes Sfac dans une étude sur " la pharmacie mondiale : une restructuration en marche ". Et de prédire une nouvelle érosion de leur profitabilité en 2008, " ne serait-ce que par l'arrivée à expiration de plusieurs brevets de blockbusters sur la période 2008-2010 ". D'ici à deux ans, " la manne potentielle pour les génériqueurs représente un chiffre de 82 milliards de dollars avec des pics en nombre d'expiration en 2008 et 2010 ", précise Marc Livinec, conseiller sectoriel chez Euler.Autrement dit, les laboratoires ont une relative visibilité sur l'évolution de leurs ventes. Conscients que certains de leurs médicaments vedettes vont tomber dans le domaine public, ils cherchent à préserver leur rentabilité. C'est le sens des multiples restructurations annoncées l'an dernier. Au total, les laboratoires ont prévu de supprimer 31.000 postes, représentant 8 % de l'effectif mondial du secteur, pour économiser 9 milliards d'euros, selon les calculs des experts d'Euler. Et, si la marge opérationnelle moyenne du secteur a fléchi, à 23,7 % en 2007 et 22,7 % cette année selon les estimations, elle reste cependant " à un niveau très enviable ", conviennent les auteurs de l'étude de l'assureur crédit. En France, le taux de défaillance d'entreprises, qui affecte surtout les façonniers et les sociétés de biotech, a été " inférieur de 1,7 % à la moyenne nationale en 2007 ", remarquent-ils.
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