La Chine bientôt numéro trois mondial de la pub

Les jeux Olympiques (JO) qui se dérouleront cet été à Pékin ont déjà gagné leur pari publicitaire. Ainsi, 2008 devrait voir la Chine et son 1,3 milliard d'habitants monter sur la troisième place du podium du marché publicitaire mondial derrière les États-Unis et le Japon, selon les prévisions du groupe publicitaire britannique Aegis. " Après une croissance de 20,8 % en 2007, les investissements publicitaires nets devraient croître de 23,9 % cette année pour atteindre 42,1 milliards de dollars ", prévoit Robert Lerwill, président d'Aegis. " La Chine pourrait même prochainement dépasser le Japon, dont les investissements publicitaires devraient atteindre 51 milliards de dollars cette année ", a-t-il précisé à l'occasion d'un déplacement en Chine avec des journalistes français. Aegis précise cependant que dans ce pays " où les données économiques ne sont pas toujours fiables, la pige média [la comptabilisation du volume publicitaire par support, Ndlr] s'avère difficile ".LES AFFICHEURS RIVALISENT D'IMAGINATIONQuasiment inexistante en termes de communication il y a encore peu de temps, la Chine passe d'emblée à l'étape numérique avec ses 210 millions d'internautes (16 % de taux de pénétration, en hausse de 53 %) ou ses 530 millions d'abonnés au téléphone mobile. Les États-Unis devraient même perdre cette année la place de numéro un mondial en nombre de connectés au Web. Le taux de croissance des investissements publicitaires sur la Toile dépasse les 40 % et Internet s'octroie désormais plus de 6 % du gâteau publicitaire chinois.Sponsor officiel des JO, Coca-Cola a ainsi connu un " succès unique au monde avec 35 millions d'utilisateurs chinois enregistrés en à peine quelques mois sur son site iCoke ", raconte Jean Lin, directrice générale de l'agence chinoise wwwins (Aegis). À l'approche des Jeux, la communication extérieure (affichage, mobilier urbain) devrait voir sa part de marché publicitaire passer de 14 % à 16 %. Une croissance dopée par un développement tous azimuts dans le numérique qui saute aux yeux à Shanghai, laquelle n'a désormais plus rien à envier en la matière à New York. Dans cette mégapole aux 6.000 buildings, les afficheurs rivalisent d'imagination pour présenter des panneaux publicitaires toujours plus clinquants, plus grands. Mais " le marché de l'affichage est très éclaté en Chine avec 65.000 acteurs dont les dix premiers ne concentrent que 20 % du marché ", précise Gill Saul, vice-présidente de Heartland, filiale d'Aegis. Le français JC Decaux, surtout présent dans les métros et les aéroports, est le deuxième afficheur en Chine derrière le chinois Focus Media.Malgré la croissance fulgurante d'Internet, la télévision, avec ses 2.200 chaînes, truste toujours, selon Aegis, 75 % des dépenses publicitaires chinoises. Et elle a encore de beaux jours devant elle. À en croire Jacques Lee, guide chinois à Shanghai, " le soir du Nouvel An chinois, le 7 février cette année, il y aura 1,3 milliard de Chinois devant leur petit écran ! ". La presse est à la traîne avec des quotidiens qui n'ont toujours pas fait le pari du numérique. En revanche, les magazines trouvent grâce aux yeux des annonceurs car ils symbolisent la richesse, le luxe et la modernité.
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