Google monte au créneau contre Microsoft, Yahoo laisse planer le doute

cite>Google n'a pas attendu pour réagir à l'offensive d'un Microsoft désireux de se renforcer sur Internet en croquant Yahoo. Dès ce week-end, le géant du Net a actionné tous les leviers possibles. Officieux d'abord. Selon la presse américaine, son PDG, Eric Schmidt, a décroché son téléphone pour appeler le PDG fondateur de Yahoo, Jerry Yang, et lui proposer son aide. Google lui aurait notamment suggéré un partenariat commercial entre les deux sociétés, une option que Yahoo étudierait avec soin.Après vingt-quatre heures de silence, le portail Internet a écrit à ses salariés un mail retransmis à la SEC (gendarme de la Bourse américaine) les avertissant que " l'offre de Microsoft est l'une de toutes les options que nous étudions dans le but de maximiser la valeur pour les actionnaires et les salariés sur le long terme ".ACCORD POSSIBLE SUR LES LIENS SPONSORISESEntretenant le doute, Yahoo explique qu'il donnera sa réponse à l'éditeur de logiciels une fois que le conseil d'administration aura passé en revue " l'ensemble des alternatives stratégiques ". Parmi celles-ci, Google pourrait donc devenir la régie publicitaire de Yahoo sur les liens sponsorisés (liens publicitaires qui apparaissent en fonction des mots clefs recherchés par les internautes), ce qui garantirait au portail Internet des revenus annuels minimaux. Google a déjà conclu un accord de ce type avec MySpace d'un montant de 900 millions de dollars sur trois ans. Devant les difficultés de Yahoo à percer sur ce marché, malgré son propre outil Panama lancé l'an dernier, beaucoup d'investisseurs suggèrent depuis longtemps au portail de sous-traiter cette activité à Google. Citigroup a calculé qu'en dépit des commissions à verser à Google Yahoo pourrait accroître ses cash-flows annuels de 25 %. En Europe, le portail Internet aurait entamé des négociations en ce sens ces dernières semaines. Un partenariat avec Google permettrait à Yahoo de conserver son indépendance. En revanche, il ne pourra plus espérer être un concurrent de poids face à Google. En parallèle, les dirigeants de Google ont sondé des sociétés amies, comme AOL (Time Warner), dont le moteur de recherche détient 5 % du capital, pour voir si l'une d'entre elle serait susceptible de faire une contre-offre. Mais ni AT&T , ni Comcast , ni News Corp. , ni Time Warner n'envisageraient cette éventualité. Enfin, certains dirigeants de Yahoo n'excluent pas une vente par appartements, qui pourrait selon eux rapporter plus que les 44 milliards de dollars de Microsoft.POSITIONS DOMINANTESGoogle a également actionné les leviers officiels en publiant un blog en forme d'avertissement. " Est-ce que Microsoft va essayer d'étendre à Internet le même type d'influence inappropriée et illégale qu'il a pris dans le PC ? ", s'interroge publiquement le directeur juridique, David Drummond. Et de souligner les positions dominantes de Microsoft et de Yahoo dans les services de messagerie instantanée et de courrier électronique. Or une opération de fusion peut avoir du mal à franchir la barrière des autorités de la concurrence américaines ou européennes, si un plaignant s'y oppose. Entravé par Microsoft, le rachat de Doubleclick par Google attend toujours l'accord de Bruxelles.Microsoft s'impatiente" Nous pensons que [notre] offre est généreuse ", a expliqué hier devant les analystes Steve Ballmer, le PDG de Microsoft. " Nous avons confiance dans le fait que le conseil d'administration de Yahoo et ses actionnaires décideront rapidement de s'allier à nous. " Microsoft envisage de boucler l'opération " d'ici à la fin de l'année " grâce à " une offre attractive ", a assuré le directeur juridique du groupe, Chris Lidell.
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