Yahoo refuse le prix de Microsoft mais n'écarte aucune option

C'est officiel, Yahoo a engagé une guerre d'usure avec Microsoft . Au terme de dix jours d' " évaluation ", le conseil d'administration du groupe Internet a formellement rejeté l'offre de rachat à 44,6 milliards de dollars du géant des logiciels. La perspective d'une surenchère de Microsoft a fait progresser Yahoo hier à Wall Street, le titre s'adjugeant 1,4 % à 29,60 dollars à la mi-séance.La décision du groupe de Sunnyvale (Californie) était attendue. Son conseil a jugé à l'unanimité que " l'offre de Microsoft sous-évaluait nettement Yahoo, qu'il s'agisse de [sa] marque, de [ son] audience mondiale, de [ ses] investissements massifs récemment réalisés dans des plates-formes publicitaires ". La direction de Yahoo a ajouté qu'elle " examinait continuellement toutes ses options stratégiques ", laissant ainsi planer le doute sur ses intentions : elle pourrait accepter une offre plus généreuse de Microsoft ou choisir un autre partenaire. Selon le quotidien britannique The Times, Yahoo négocierait un rapprochement avec AOL, mais discuterait aussi avec Google et Disney. Des scénarios qu'on se refuse de commenter au siège de Yahoo.UN " PLAN B " CHEZ LES SALARIESEn proposant 31 dollars par action en titres et en numéraire, Microsoft a offert une prime de 62 % aux actionnaires de Yahoo. Toutefois, selon les médias américains, Jerry Yang et le reste du conseil ne céderont pasl'entreprise à Microsoft en dessousde 40 dollars par action, ce quicontraindrait l'éditeur de logiciels à débourser 12 milliards de plus !Les regards sont désormais tournés vers Steve Ballmer, le directeur général de Microsoft. Lors du lancement de son offre non sollicitée, le groupe de Seattle s'était engagé à " prendre toutes les mesures pour que les actionnaires de Yahoo aient l'opportunité de réaliser la valeur de [sa] proposition ". En clair, Microsoft chercherait à convaincre les actionnaires de Yahoo d'accepter son offre en dépit du refus de Jerry Yang, patron de Yahoo. Certains d'entre eux ont déjà prévenu qu'ils offriraient leurs titres au plus offrant. À la tête de 2,1 millions d'actions Yahoo, une centaine d'anciens et actuels employés du groupe réunis sous la bannière " Yahoo Plan B " ont indiqué qu'ils étaient prêts à négocier séparément avec Microsoft ou un autre acquéreur potentiel. De son côté, le fonds T. Rowe, qui détient 18 millions d'actions, a annoncé qu'il soutenait l'offre du géant des logiciels.D'après le Wall Street Journal, Microsoft se prépare à engager les actionnaires de Yahoo à faire pression sur le conseil de Yahoo pour qu'il accepte un " prix acceptable ". En revanche, l'éditeur de logiciels, qui au cours de son histoire n'a jamais lancé d'offre hostile, n'aurait pas l'intention de faire campagne pour renverser le conseil d'administration de Yahoo, de peur de s'aliéner une partie du personnel.Hier, Jerry Yang a mobilisé ses troupes, les remerciant par e-mail pour avoir bâti " une entreprise dont la valeur est formidable " . " Nous assemblons les pièces pour accélérer notre croissance " , a avancé Yang dans son courriel, précisant que " le marché global de la publicité en ligne devrait passer de 45 à 75 milliards de dollars entre 2007 et 2010 ". " Nos stratégies plus ciblées nous positionnent pour capturer une part plus importante encore de ce marché " , a assuré Yang. Mais, pour les actionnaires de Yahoo, le temps presse. Le mastodonteGoogle domine toujours le marché de la publicité sur Internet, tandis que l'action Yahoo végète autourde 30 dollars.
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