La compétition s'annonce très vive

Une vraie révolution. Après soixante ans d'un quasi-monopole, EDF se retrouve en compétition dans le cadre du renouvellement des concessions hydroélectriques françaises. L'État a décidé la mise en concurrence de 10 % de la production hydroélectrique d'EDF, soit l'équivalent de 2.000 MW. " Nous tenons à conserver notre potentiel hydroélectrique " , martèle Jean-Yves Delacoux, directeur délégué production ingénierie hydraulique du groupe public. D'autant que, pour EDF, l'hydraulique est stratégique. Ce secteur fournit une grande part de son électricité de pointe. " C'est de l'énergie à haute valeur qui nous offre de la souplesse pour couvrir les pics de consommation et nous protège des fluctuations de marché ", explique-t-il.La compétition s'annonce très vive. EDF doit faire face à des concurrents de taille : Suez , E.ON , Endesa , Iberdrola , Poweo avec son actionnaire de référence, l'autrichien Verbund ou bien encore Direct Energie . Mais aussi des petits opérateurs qui semblent prêts à tout pour obtenir le marché.EDF en a déjà fait l'expérience en perdant sa première concession en mai 2007, le barrage de la Séveraisse (affluent amont rive droite du Drac), d'une puissance de 13 MW. L'État lui avait alors préféré un opérateur local parce que ce dernier aurait, dit-on, consenti un plus gros effort en matière d'investissement pour améliorer la capacité de production du barrage. EDF joue gros. Tout particulièrement sur les barrages de Bissorte en Savoie d'une puissance installée de 883 MW, et celui de la Dordogne (470 MW), où EDF et la Shem (groupe Suez) se partagent la concession.UN OPERATEUR POUR UNE VALLEEAujourd'hui, dans le cadre du renouvellement des concessions hydroélectriques, l'État entend désormais regrouper les barrages en série le long d'une même vallée pour en accorder l'exploitation à un seul opérateur. Objectif : pousser les opérateurs à moderniser le dispositif pour améliorer la capacité de production de l'ensemble des barrages sur la rivière. " Nous allons investir de manière significative pour optimiser la capacité de production des barrages " , assure Jean-Yves Delacoux sans avancer aucun chiffre. Pour des raisons de confidentialité bien sûr. La compétition a commencé.
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