Bataille pour le marché prometteur des logiciels de virtualisation

La guerre de la virtualisation s'intensifie aux États-Unis. Avec le récent rachat de Calista, le partenariat conclu avec Citrix Systems et le lancement prochain de son logiciel Hyper-V, Microsoft est résolu à rattraper son retard sur VMware, l'éditeur de logiciels spécialiste de la virtualisation des serveurs informatiques. Les logiciels de virtualisation permettent de faire tourner simultanément et indépendamment deux applications ou deux systèmes d'exploitation sur un même ordinateur. Alors que les entreprises tentent de maîtriser leurs coûts, cela leur permet de réduire le nombre de leurs serveurs physiques et de réduire leur consommation d'énergie.Pour l'heure, VMware, filiale du groupe de stockage informatique EMC, demeure leader du secteur, affichant une part de marché de 84 % auprès des 1.000 plus grandes entreprises américaines. Mais un nombre grandissant d'acteurs se porte sur ce marché qui, selon le cabinet d'analyse IDC, croît de 40 % par an et devrait atteindre 3,1 milliards de dollars à l'horizon de 2010. En comptant les services associés à ses logiciels, IDC estime que les dépenses réalisées par les entreprises en matière de virtualisation atteindront 15 milliards de dollars en 2011, contre 6,5 milliards de dollars en 2006.LA COMPETITION S'ORGANISEVMware ne reste pas à l'écart du mouvement de consolidation en cours et vient d'annoncer le rachat de Thinstall et la reprise des actifs de la société de conseil Foedus. L'an dernier, VMware a réalisé l'introduction en Bourse la plus réussie à Wall Street. En août, la société de Palo Alto (Californie) a levé 1,1 milliard de dollars, et sa capitalisation a bondi pour atteindre jusqu'à 48 milliards de dollars à l'automne avant que l'enthousiasme ne s'évapore. Le 28 janvier, le vent tourne carrément. Le groupe annonce qu'après avoir bondi de 88 % à 1,33 milliard de dollars l'an dernier ses ventes ne devraient croître " que " de 50 % en 2008. Moins que ce qu'espérait le marché qui sanctionne le titre : -26 % en une séance. Au-delà de la déception liée aux objectifs d'activité, les analystes remarquent que la compétition s'organise, et certains d'entre eux estiment que la suprématie de VMware ne durera pas. Une perspective que dressent aussi d'autres éditeurs de logiciels dont Larry Ellison, le patron d'Oracle, qui prédit à VMware le même destin que Netscape, le pionnier du navigateur Internet écrasé par Explorer de Microsoft et qu'AOL s'apprête à fermer.ORACLE ET SUN EN EMBUSCADEMicrosoft a développé une version test de son propre logiciel de virtualisation plus tôt que ne l'attendaient les analystes, et sa commercialisation devrait intervenir d'ici à six mois. L'éditeur entend s'imposer " sur un marché relativement jeune mais en passe de devenir quelque chose de bien plus important ", a déclaré Larry Orecklin, un directeur général de Microsoft, lors du rachat de Calista le mois dernier. Selon lui, dans trois ans, 30 % des serveurs utilisés dans les entreprises emploieront un logiciel de virtualisation, contre moins de 5 % actuellement.Bien que des géants du secteur dont Oracle et Sun Microsystems, ainsi qu'un grand nombre de start-up, entendent aussi faire de l'ombre à VMware, sa directrice générale, Diane Greene, se veut sereine. Celle-ci affirme que le groupe élabore ses propres innovations et assure qu'en dépit de la compétition l'éditeur sera en mesure " de maintenir ses prix " .
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