N'en déplaise à Nicolas Sarkozy, le président de la République, qui plaidait hier encore, en marge d'un déplacement, pour que " les prix ne s'envolent pas dans les grandes surfaces ", les consommateurs risquent de voir le café, les yaourts, les barres chocolatées et autres pains de mie continuer à flamber. Les uns après les autres, les géants de l'agroalimentaire annoncent des hausses pour compenser l'envolée des matières premières. Nestlé estime, toutefois, que les cours de certaines matières premières pourraient " baisser un peu " dans la mesure où ils ont déjà atteint des niveaux record et où les phénomènes spéculatifs tendent à s'estomper. Mais Peter Brabeck, son PDG, affirme que l'on ne retrouvera plus les niveaux du passé. Autrement dit, il ne faut pas s'attendre à voir les prix de vente baisser même si les cours des matières premières se calment. En outre, même si les cours du lait semblent avoir atteint un palier depuis décembre, ceux du pétrole, dont les dérivés sont utilisés pour les emballages ou le transport, continuent de monter.ADDITION SALEEDe plus, certains industriels, voyant leurs profits diminuer en raison de ces surcoûts malgré une première vague de hausse de prix, se disent prêts à accélérer ce mouvement. Le groupe américain Kraft a déjà annoncé son intention de récupérer 1,3 milliard de dollars de surcoûts (882 millions d'euros) liés aux matières premières. Quant à son compatriote Sara Lee, il avance la somme de 300 millions de dollars (203 millions d'euros). Danone et Heinz n'ont pas fait mystère non plus du fait qu'ils n'hésiteraient pas à augmenter à nouveau leurs prix pour répercuter la montée des coûts. L'addition s'annonce donc salée pour le consommateur.

latribune.fr

26 Sept 2008, 4:34

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