Guillaume Pepy est le meilleur pour porter le projet de modernisation de la SNCF ", a déclaré hier Nicolas Sarkozy. La veille, le président de la République avait choisi l'actuel directeur général exécutif de la SNCF pour remplacer Anne-Marie Idrac à la présidence. Pour porter ce projet de modernisation, cher à Nicolas Sarkozy, celui-ci devra notamment s'atteler à deux dossiers majeurs : la renaissance du fret et l'arrivée de la concurrence dans le transport international de voyageurs en 2010. Y arrivera-t-il ?" Depuis dix ans, il ne s'est rien passé à la SNCF. Quand on compare notre compagnie avec la Deutsche Bahn ou les opérateurs ferroviaires espagnols et italiens, nous avons quinze ans de retard ", souligne un connaisseur du secteur. " Même si la France reste un leader dans le domaine de la technique, nous sommes derrière tout le monde pour le reste ", poursuit-il. " Le défi de Guillaume Pepy est de combler le retard de la SNCF dans le fret et dans les activités de voyageurs ", avoue-t-on déjà en interne.Même s'il a ses détracteurs, ses qualités sont reconnues : son contact est facile, il a le sens de l'écoute et de la convivialité. Mais alors que la SNCF est connue pour son conservatisme, Guillaume Pepy sera-t-il l'homme de la rupture nécessaire ? " Il a toujours été synonyme de rupture et a déjà su l'introduire à la SNCF ", assure un cadre. Et de citer, par exemple, le lancement d'une politique tarifaire basée sur le volume et les prix bas, ou la création d'IdTGV et de voyages-sncf. com. " Les syndicats ne sont plus les mêmes aujourd'hui. Guillaume Pepy, qui a encore beaucoup d'idées, aura intérêt à profiter de cette période pour aller vite ", renchérit un autre.MARGES DE MANOEUVRE REDUITESCôté syndical, le son de cloche diffère quelque peu. " Nous allons le juger sur ses actes, mais il ne devrait pas y avoir de véritable révolution ", estime Jean-Daniel Bigarne, de l'Unsa Cheminots. " Nous ne savons cependant pas quelle est sa vision du fret, alors qu'il a toujours été très intéressé par les activités voyageurs ", poursuit le syndicaliste. L'organisation SUD Rail, qui a déjà décidé qu'elle voterait contre sa nomination comme président lundi prochain, considère que Guillaume Pepy est le " zélé défenseur de la nécessaire adaptation des cheminots au nom de la concurrence " . Dominique Aubry, représentant de la CDFT, estime, lui, que le nouveau président " ne disposera pas d'une marge de manoeuvre très importante pour mener une politique différente. Même s'il devrait avoir une approche du dialogue social différente " .

latribune.fr

26 Sept 2008, 4:34

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