L'avenir de plus en plus incertain du patron d'Infineon

L'avenir de Wolfgang Ziebart à la tête d'Infineon pourrait se terminer en tête-à-queue. Cet ancien responsable de BMW et Continental, qui a pris la tête du groupe munichois de semi-conducteurs à l'automne 2004, est visiblement mis en cause par des membres du conseil de surveillance. Certains lui reprochent de n'avoir jamais réalisé le retour aux bénéfices qu'il avait promis et lui chercheraient un successeur. Ils ont laissé filtrer l'information dans la presse allemande, excédés par la faiblesse du cours en Bourse. Un jeu d'intrigues classique dans l'ancienne filiale de Siemens, qui pourrait convaincre Wolfgang Ziebart de jeter l'éponge avant d'être mis devant le fait accompli.Le président du conseil de surveillance, Max Dietrich Kley, a toutefois indiqué dimanche au Handelsblatt que le limogeage de Wolfgang Ziebart n'était pas à l'ordre du jour. En interne, pourtant, certains observateurs n'excluaient pas hier qu'Infineon change de président assez rapidement. Devant les actionnaires, déjà, le président du conseil de surveillance avait rabroué publiquement les dirigeants, leur demandant plus d'efforts pour réduire les coûts. Une intervention inhabituelle. Une réunion en tête à tête était prévue hier au siège du groupe entre les deux protagonistes.Le président du directoire a pour lui d'avoir recentré le groupe sur trois secteurs, les circuits logiques pour l'industrie automobile, les microprocesseurs pour l'industrie et ceux pour la téléphonie. Mais les fruits de cette réorganisation se font toujours attendre. Depuis qu'il a quitté Siemens, il y a huit ans, les éléments exceptionnels ont régulièrement plombé les comptes, et les pertes se sont succédé.DES RESULTATS CATASTROPHIQUES POUR LA FILIALE QIMONDAEn présentant au début du mois un résultat encore négatif (400 millions de perte nette) pour son premier trimestre (octobre à décembre), Infineon a dû aussi avouer que sonactivité de puces pour téléphones resterait déficitaire sur l'ensemble de l'exercice en cours. En fin d'année dernière, Wolfgang Ziebart avait pourtant annoncé un retour aux bénéfices. On lui reproche aussi d'avoir négligé sa filiale de mémoires Qimonda. Il avait décidé au printemps 2006 de la mettre en Bourse pour s'affranchir de la volatilité du secteur. Mais le cours de la filiale cotée à New York depuis août 2006 et dont Infineon détient encore 77,5 % du capital n'a cessé de chuter depuis. Ses résultats sont catastrophiques et le directeur financier d'Infineon, Peter Fischl, a dû reconnaître devant les actionnaires qu'il pourrait être contraint de déprécier le reste de la valeur de cette filiale.
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