Outre-Manche, les factures ont doublé depuis 2003

Deux millions et demi de Britanniques sont officiellement des " pauvres énergétiques ", à savoir que leurs factures de gaz et d'électricité dépassent 10 % de leurs revenus. Ce chiffre impressionnant provoque un intense débat en Grande-Bretagne sur le rôle des fournisseurs d'électricité et de gaz, qui ont fortement augmenté leurs prix ces dernières années. Depuis 2003, le prix moyen du gaz pour les consommateurs a augmenté de 109 %, tandis que l'électricité grimpait de 70 %. Pour un ménage britannique, cela représente en moyenne une hausse de 500 livres sterling par an (630 euros), selon EnergyWatch, l'association de défense des consommateurs pour le marché de l'énergie. Mais cela pourrait n'être qu'un début. Selon Ian Marchant, de Scottish and Southern Energy, l'un des six grands fournisseurs britanniques d'énergie, les prix pourraient augmenter de 40 % supplémentaires d'ici à la fin de l'année. L'affaire touchant très directement les consommateurs, les politiciens s'en sont emparés. LA LIBERALISATION N'EST PAS REMISE EN CAUSELe Premier ministre britannique, Gordon Brown, a annoncé de l'aide pour les ménages les plus pauvres, notamment les retraités. En outre, une commission parlementaire d'enquête sur le marché de l'énergie a été constituée pour savoir si la concurrence y fonctionne de façon effective. Mais presque personne n'appelle à la remise en cause de la libéralisation. L'argument en faveur de la concurrence reste en effet très fort : les prix du gaz ont baissé d'un tiers en termes réels entre 1986 (date de la libéralisation) et 2003. Ceux de l'électricité ont reculé de 25 % entre la libéralisation de 1990 et 2003. " La concurrence a permis aux prix de baisser et il est très facile de changer de fournisseur ", explique un porte-parole d'Ofgem, le régulateur du marché de l'énergie. Si bien que, malgré les hausses, les prix britanniques restent raisonnables : l'électricité est à la moyenne européenne, tandis que le gaz est l'un des moins cher d'Europe. EnergyWatch estime donc que le problème n'est pas la libéralisation, mais les entraves à la concurrence. L'association appelle à plus de transparence du marché en Grande-Bretagne... mais aussi dans le reste de l'Europe.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.