Le grand concurrent de Telefónica en Amérique latine n'est autre que le magnat mexicain Carlos Slim, patron de Telmex. Aussi l'opérateur télécoms espagnol n'aura-t-il sans doute pas beaucoup apprécié que son deuxième actionnaire, la caisse d'épargne de Barcelone, La Caixa, qui détient 5,5 % de son capital, ait précisément choisi pour pénétrer sur les marchés d'outre-Atlantique de s'allier avec... Carlos Slim.Cette alliance aspire de toute évidence à s'élargir. Le groupe énergétique Gas Natural, " navire amiral " de La Caixa dans le monde de l'énergie, vient en effet d'annoncer la vente de 15 % du capital de sa filiale mexicaine à Inbursa, le groupe financier de Carlos Slim. Le Mexique constitue une terre de choix pour Gas Natural qui y a réalisé l'an dernier la plus grande opération de son histoire : l'achat, pour 1,45 milliard de dollars, de cinq centrales à cycle combiné.DONNANT-DONNANTC'est là en fait la deuxième phase d'une opération qui a commencé le 26 mai, lorsque La Caixa annonçait l'acquisition, pour 1,5 milliard d'euros, de 20 % du capital d'Inbursa. La Caixa prenait ainsi pied sur un marché bancaire où sont déjà largement présents le Santander et le BBVA. Et offrait en échange à Carlos Slim la possibilité d'étendre ses activités à la banque de détail, un secteur qu'il n'avait jusqu'ici pas abordé : La Caixa possède 5.500 agences enEspagne, et Inbursa 90 au Mexique.Tant La Caixa que Gas Natural ne s'intéressent pas seulement au Mexique. Ils considèrent que ce pays constitue la tête de pont idéal pour pénétrer à la fois sur d'autres marchés latino-américains (Carlos Slim est présent sur presque tous) et sur le nord du continent en profitant de l'accord de libre-échange Alena. Reste que l'hyperactif Carlos Slim, en échange, pourrait bien s'intéresser au marché espagnol, pour lequel La Caixa serait un excellent introducteur. Après s'être installé, non sans mal, sur le marché d'origine de son rival, Telefónica le verrait ainsi débarquer sur son sol.

latribune.fr

29 Sept 2008, 15:31

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