Fier d'être " indépendant de tout groupe financier ", de réinvestir ses gains plutôt que verser des dividendes, le groupe pharmaceutique Servier (3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 85 % à l'export, 20.000 salariés) fait parfois figure de dernier des Mohicans. En raison de son modèle économique qui repose à la fois sur l'indépendance capitalistique et la " maîtrise de toute la chaîne ". Son président-fondateur Jacques Servier a tenu à rappeler que le laboratoire fabriquait " ses propres principes actifs " pour ne pas donner ses produits à la concurrence et aussi pour répondre aux " exigences qualité énormes ", notamment en termes de pureté. " De toute façon, cela s'impose à nous car la sous-traitance dans ce domaine ne marche pas très bien. " Si 65 % de la production de Servier est assurée par la France, le groupe a opté très tôt pour l'internationalisation (Europe, Russie, Chine, Inde, Brésil...) pour " diviser les risques ". Il n'envisage pas d'implantation en propre aux États-Unis, pays jugé risqué au regard du contexte réglementaire.C'est dans ce cadre qu'Oril Industrie, filiale de chimie fine de Servier, a inauguré hier une nouvelle unité de fabrication de principe actif pour le traitement de l'ostéoporose. Soit un nouvel investissement de 44 millions d'euros. Au cours des cinq dernières années, ce sont quelque 150 millions d'euros qui ont été injectés sur le site Oril Industrie de Bolbec (Seine-Maritime) dans la recherche industrielle et les unités de production de synthèse de principes actifs. Et cela va se poursuivre. Servier a annoncé hier que 80 millions d'euros seraient investis à Bolbec dans les trois ans à venir dans une nouvelle ligne de production multiproduits et une nouvelle unité de conditionnement.

latribune.fr

29 Sept 2008, 15:46

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