Monoprix avale Naturalia pour profiter de la mode du bio

Pour Monoprix, l'acquisition de la chaîne de magasins bio Naturalia est une petite révolution. Mis à part le rachat de 132 Prisunic au groupe PPR en 1997, le leader du commerce du centre-ville était resté à l'écart des mouvements de concentration dans la distribution. " Il ne faut pas y voir un tournant dans notre stratégie. Nous avons juste trouvé la meilleure opportunité de nous développer plus vite dans le bio ; un marché où il faut être puisqu'il est en forte croissance ", tempère Bernardo Sanchez Incera , le directeur général exécutif de Monoprix. Les produits bio ne représentent pas plus de 3 % des références de Monoprix. En France, le marché des produits bio, toutes catégories, est estimé, selon les enseignes, à 2 milliards d'euros et affiche une croissance de l'ordre de 10 %.Bernardo Sanchez Incera insiste toutefois sur le fait que les deux marques seront gérées distinctement. Pour l'instant, il n'est donc pas question de distribuer les produits Monoprix chez Naturalia. Et encore moins de faire disparaître l'enseigne dédiée aux produits naturels au profit de celle de sa nouvelle maison mère.UN RAPPROCHEMENT QUI FAIT SENS" Grâce à ce rapprochement, l'enseigne pourra passer à la taille supérieure. Nous avons ouvert en moyenne six magasins par an. Avec Monoprix, le rythme pourrait passer à dix ou quinze ", estime Emmanuel de La Baume, qui avait repris Naturalia en 1997 avec Éric Vochel. Les deux ex-actionnaires devraient respectivement conserver la présidence et la direction générale pendant environ six à huit mois, le temps d'assurer la transition.Le potentiel de développement de Naturalia reste important. L'enseigne n'est quasiment pas présente hors de Paris. Avec ses 38 magasins, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 49 millions d'euros - dont 86 % grâce à l'alimentaire - en 2007 et affirme être rentable. Malgré une croissance de ses ventes de l'ordre de 20 %, elle est encore loin derrière le leader du segment, l'enseigne Biocoop, dont les ventes atteignent près de 350 millions d'euros.Le rapprochement entre Monoprix, détenu à 50-50 par Galeries Lafayette et Casino, et le challenger du segment bio fait sens dans la mesure où ils présentent des profils assez proches. Principalement en termes de cible de clientèle. Tous deux affichent résolument un positionnement prix plutôt élevé. Cette stratégie de montée en gamme a payé chez Monoprix puisque le distributeur a vu ses ventes progresser de 7,4 %, à 3,57 milliards d'euros en 2007 alors que son résultat opérationnel courant a crû de 10,4 % pour atteindre 287 millions d'euros.
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