Le Tour de France résiste au dopage

Le Tour de France est un monument historique. Au-delà du cliché, l'affirmation résume à elle seule la capacité de résistance de l'épreuve cycliste qui s'élancera demain depuis Brest. " Les Français vont suivre le Tour ", assure Bruno Lalande, directeur de la société d'études TNS Sport. Si entre 2002 et 2007, l'épreuve cycliste a perdu environ 300.000 téléspectateurs selon Médiamétrie, c'est avant tout en raison de la télévision numérique terrestre. " Avec des parts de marché qui peuvent atteindre entre 40 % et 46 %, le Tour se situe devant le tennis et fait jeu égal avec le Tournoi des six nations ", explique Patrick Ballarin, de Médiamétrie.Premier bénéficiaire, France Télévisions, qui a renouvelé en début d'année pour 23 millions d'euros par an son contrat de diffusion pour la période 2009-2013. " Le Tour 2007 nous a permis de gagner en juillet dernier 3,6 points d'audience ", explique son directeur des sports Daniel Bilalian.RAJEUNIR L'AUDIENCEUn bilan paradoxal dans la mesure où les enquêtes d'opinion, comme celle de l'agence de conseil Sport + Markt, montrent une baisse de l'intérêt général des Français pour la Grande Boucle. Beaucoup de fans sont déçus par le cyclisme professionnel entaché par le dopage, et surtout par l'absence de champions français. C'est pourquoi le rajeunissement des téléspectateurs, dont 50 % ont plus de 60 ans, est si difficile. Du coup, le maintien des audiences s'explique par les modifications horaires des épreuves apportées par Amaury Sport Organisation (ASO), le propriétaire de l'épreuve. " La programmation a beaucoup changé. Les temps d'arrivées des étapes sont calibrés en fin d'après-midi, afin que l'épreuve rencontre son public. Certaines étapes de montagne se déroulent le week-end ", explique Patrick Ballarin. Sans compter la politique active d'ASO vers les jeunes. " Nous menons des opérations en partenariat avec la Fédération de cyclisme et le ministère de l'Education ", explique Gilbert Ysern, directeur général délégué d'ASO.Pour le moment, les sponsors se disent satisfaits. Signe de confiance, Nestlé a troqué la marque Aquarel contre Vittel. " Le maillot Caisse d'Épargne se vend très bien ", se félicite Guy Cotret, membre du directoire des Caisses d'Épargne, partenaire d'équipe. " Il y a une fierté en interne ", se réjouit-il. Même satisfaction chez AG2R-La Mondiale. " Il y a peu de sport où il y a une aussi grande diversité en termes de classe d'âge, de catégorie socioprofessionnelle ", se félicite son directeur général Yvon Breton.Si le public n'a pas fui, les problèmes du vélo ont quand même renforcé la position des sponsors. " Les contrats d'équipe se négocient avec des rabais de 25 à 40 % ", assure Sport + Markt. Le Tour de France n'échappe pas à la règle. Nouvel entrant en 2007, Sagem, satisfait de l'expérience, rempile pour un an. Mais l'équipementier high-tech a réussi à négocier un tarif habituellement facturé pour une durée de contrat classique, allant de deux à trois ans.
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