Le PDG d'Eiffage ouvre une autoroute à son successeur

C'est un passage de témoin en douceur qui va s'opérer à la tête d'Eiffage. Après avoir dirigé le groupe de construction et de concessions pendant vingt ans, le PDG Jean-François Roverato (soixante et un ans demain) a désigné hier son successeur, en la personne de Benoît Heitz. L'actuel directeur Europe du groupe et patron de la branche d'installations électriques est dans un premier temps nommé directeur opérationnel d'Eiffage. Il en prendra la direction générale en juin 2007, tandis que Jean-François Roverato conservera la présidence non opérationnelle. Benoît Heitz aura alors quarante-trois ans, dont vingt ans de maison. "Dans notre métier, la continuité est importante", a souligné hier le PDG. L'intronisation de Benoît Heitz coïncide avec une réorganisation, illustrée par le regroupement des activités routes et travaux publics au sein d'une division confiée à Jean Guénard, et par la nomination de François Massé à la tête d'Eiffage Construction.Candidature. Reste que pendant la phase de transition Jean-François Roverato gardera la haute main sur le plus important enjeu du moment, la réponse aux appels d'offres pour la privatisation des autoroutes. Le groupe a posé sa candidature sur la Sanef (Société des Autoroutes du Nord et de l'Est de la France) et les APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône). Il s'est allié sur ces dossiers à l'australien Macquarie, via un partenariat dont il est majoritaire avec 50 % plus une action. Un schéma qui "multiplie par deux notre force de frappe financière", a souligné Jean-François Roverato. Au passage, Eiffage a confirmé avoir acquis 4 % à 5 % d'APRR, mais avoir mis un terme à ces achats en juillet à la demande du gouvernement.Pour financer ses ambitions, le groupe dispose d'une trésorerie de 284 millions d'euros (au 30 juin), d'une ligne de crédit de 555 millions, et compte aussi sur ses actifs monétisables ou refinançables qu'il estime à 1 milliard d'euros. Eiffage pourrait ainsi, selon nos informations, envisager de céder à terme sa participation (17 %) dans Cofiroute. En revanche, eu égard à l'importance de ces dossiers, le groupe ne regarde pas pour l'heure le dossier Cegelec (ingénierie électrique), mis en vente par ses propriétaires.Béatrice d'Erceville
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