MAN négocie actuellement avec MTU le rachat de sa participation dans la société française SEMT Pielstick. Basée à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), cette dernière fabrique des moteurs Diesel de forte puissance et emploie plus de 700 salariés. "Cela serait nécessaire de pouvoir intégrer Saint-Nazaire au réseau MAN de manière à améliorer la rentabilité de la société", a indiqué le président du directoire de MAN, Hakan Samuelson, dans un entretien commun à La Tribune et au Handelsblatt. Si cette acquisition aboutit, elle devrait en laisser présager d'autres, maintenant que le groupe a achevé son recentrage et que ses caisses sont pleines.La semaine dernière, MAN a cédé MAN Roland, le numéro un mondial des rotatives offset, l'une de ses deux activités historiques. En revanche, sa filiale de services industriels Ferrostaal va rester dans le périmètre du groupe."Nous sommes organisés désormais autour de trois activités industrielles avec les véhicules industriels, les moteurs Diesel et les machines turbo. Ferrostaal, comme société de services intégrés, possède une forte compétence en matière de management de projets dont notre organisation doit mieux profiter", justifie son président.Usines en Pologne et en Inde. Dans les véhicules industriels, sa principale division (près de 60 % de son chiffre d'affaires), MAN a dans sa ligne de mire la division camions de Volkswagen (VW) notamment, mais aussi celle de Fiat, Iveco. "Nous n'avons aucun projet actuellement. Il faut attendre que le marché soit dans une phase du cycle moins favorable", précise toutefois Hakan Samuelson. Mais le patron de MAN - un Suédois de 54 ans - sait ce qu'il veut. Il a signé un accord de coopération avec VW dont il ne nie pas que c'est un début. Pour apporter toutes les solutions en matière de produits, il a intégré dans sa gamme des modèles du groupe de Wolfsburg. Un rapprochement qui le place en position privilégiée si VW était tenté de se délester de sa participation dans Scania ou de son activité camion. Début mars, le président du premier constructeur européen a démenti vouloir s'en dégager. Mais les analystes sont persuadés qu'à terme VW ne gardera que les camionnettes.En attendant de pouvoir concrétiser une opération, MAN construit une usine en Pologne pour servir le vaste potentiel qui s'ouvre à l'Est, et en Inde, pour avoir un modèle bas de gamme pour les marchés émergents et produire des pièces standards à bas prix pour ses usines allemandes.Bénédicte de Peretti, à Munich

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:28

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