Ford cherche des alliances pour contrer GM

Comme la fusion entre Daimler-Benz et Chrysler avait entraîné une vague d'alliances, le rapprochement entre GM et Renault-Nissan, s'il se concrétisait, pourrait entraîner également une nouvelle donne. Bill Ford, patron du constructeur américain éponyme, n'a ainsi pas écarté un rapprochement avec un tiers, dans une interview au New York Times. " Quel que soit l'accord que nous envisagerions, le fait est que nous avons à redresser notre pôle nord-américain ", a-t-il toutefois prudemment expliqué au quotidien.Car Ford, qui a perdu 1,2 milliard de dollars au premier trimestre, traverse en effet une grave crise, essentiellement générée par la dégringolade continue de ses parts de marché en Amérique du Nord. Cette région a généré à elle seule un déficit trimestriel de 457 millions. Or, une alliance, quelle qu'elle soit, n'aiderait pas beaucoup la firme de Dearborn, comme GM d'ailleurs, à consolider ses positions chancelantes outre-Atlantique, là où il faisait traditionnellement ses marges. Un plan de 30.000 suppressions de postes et de 14 fermetures d'usines y est d'ailleurs en cours de réalisation.Énormes investissements. Jusqu'ici, en tout cas, la stratégie de rachats menée par le groupe depuis vingt ans n'a guère porté ses fruits. Les marques de luxe européennes regroupées dans un pôle haut de gamme perdent globalement de l'argent. Premier Automotive Group (PAG), qui avait pour objectif de devenir un gros contributeur aux profits du groupe, a effectivement cumulé un déficit de 740 millions de dollars en 2004 et encore 100 millions l'an dernier. Si le suédois Volvo demeure bénéficiaire, comme il l'était avant de passer sous la coupe de l'américain, le britannique Jaguar, repris il y a plus de seize ans, reste un gouffre financier. Malgré des investissements énormes, Ford s'est montré incapable de donner une quelconque viabilité à la marque anglaise de prestige.La prise de contrôle du japonais Mazda, au milieu des années 90, n'est guère une réussite non plus. Après des années de restructuration, les profits ont certes crû de moitié sur la dernière année fiscale 2005-2006 (close fin mars). Mais ceux-ci demeurent faibles (478 millions d'euros), sans aucune commune mesure avec les bénéfices de Toyota, Nissan ou Honda.Ford n'a donc aucunement prouvé jusqu'ici ses capacités à nouer des alliances vraiment rentables.
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