Ici à Dunkerque, on ne se prend pas la tête, on estdes besogneux ! " Après les lourdes reconversions de la sidérurgie et des chantiers navals (plus de 10.000 emplois directs perdus en quelques années), la boutade permet de rester un peu léger, alors que le chômage est encore autour de 11 %, bien au-dessus de la moyenne nationale. Et puis cela permetde rappeler en douceur les vertus prêtées aux " gens du Nord " : simplicité, sérieux, pragmatisme. Et, peut-être surtout, le goût du travail. Des qualités qui ont servi et... desservi le Dunkerquois. Grâce à l'héritage de ses industries lourdes, la ville a développé un savoir-faire réputé en matière d'accueil d'industries classées Seveso. Autrement dit, qui exigent des mesures renforcées de sécurité... et par là même ne sont pas très bien accueillies partout. " C'est bien, commence-t-onà grogner dans les milieux industriels, mais il faut arrêter de ne prendre que les industries dont les autres ne veulent pas. Nous avons aussi d'autres savoir-faireet d'autres atouts ! " Comme par exemple un port avec un tirant d'eau de 18 mètres (supérieur à d'autres proches concurrents).La centrale nucléaire toute proche de Gravelines (électricité moins chère, calories de l'eau chaudeà récupérer). Ou encore le futur port méthanier d'EDF qui permettra de tirer parti des frigories rejetées pour créer des entrepôts peu coûteux à réfrigérer. Sans compter un foncier unique dans la région : 3.000 hectares disponibles. Des atouts que l'agence de développement Dunkerque Promotion, guichet unique de l'agglomération, du port et de la CCI, s'efforce de faire connaître. Au printemps, elle lancera une grande campagnede pub sur le thème " made in Dunkerque ". Parfois, les " besogneux " ont aussi besoinde reconnaissance.

latribune.fr

26 Sept 2008, 5:25

Partager :