En passe de perdre un autre gros contrat en France, la branche fret de la SNCF doit absolument "rebondir" si elle veut "survivre" dans un contexte concurrentiel "extrêmement dynamique". Telle est la réaction de Marc Véron, directeur général délégué au Fret, face à la perte de trafic enregistrée depuis le début de l'année, de l'ordre de 10 % à 12 % par rapport aux objectifs (voir "La Tribune" du 8 avril). "Cette perte d'activité de 1,3 milliard de tonnes au kilomètre résulte à 50 % des grèves et de leurs effets collatéraux", souligne le patron du fret. Cela s'est traduit sur les trois premiers mois par un retard de 39 millions d'euros sur un objectif de 190 millions de résultat courant pour 2005.Le défi s'annonce d'autant plus difficile que la SNCF doit accroître sa productivité de plus de 20 % pour espérer rivaliser avec les nouveaux entrants comme Connex (Veolia Environnement), qui bénéficient d'une structure de coûts plus légère. Et disposent d'agents de conduite effectuant en plus de leur temps de conduite des tâches comme l'accrochage des wagons.Nouvelle organisation. Le différentiel de productivité s'élève, selon Marc Véron, entre 30 % et 35 %. Pour combler cet écart, Fret SNCF compte imposer aux agents de conduite une nouvelle organisation de travail, passant notamment par la séparation entre les dessertes terminales et l'acheminement des trains massifs. Objectif : faire rouler les locomotives plus de dix heures par jour (contre six heures actuellement). Et optimiser le temps de travail effectif des conducteurs en élargissant le périmètre de leurs tâches - le temps de formation étant limité à deux ou trois modèles de locomotives. Pour les convaincre, la direction a accordé une hausse de salaire de 1.000 euros par an et par agent dans le cadre du plan de modernisation de la traction de décembre 2004.Chantal Colome

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:33

Partager :