La grève des pilotes d'Iberia coûtera 35 millions d'euros à la compagnie

Malgré des négociations au finish dans la nuit de dimanche à lundi, les 1.800 pilotes de Iberia ont finalement entamé hier leur grève d'une semaine, au beau milieu de la haute saison estivale. Le mouvement, qui affectera quelque 200.000 passagers, coûtera à la compagnie espagnole quelque 35 millions d'euros, et supposera l'annulation quotidienne de 240 vols. En 2005, Iberia a certes dégagé un bénéfice net de 396 millions, mais grâce à 663 millions de plus-value. Et, au premier trimestre, la compagnie a perdu 45 millions d'euros.Au centre du conflit : la participation de Iberia, à hauteur de 20 % du capital, à la création d'une compagnie low-cost, Catair, sise à Barcelone. Catair commencera à opérer en octobre, et prévoit de couvrir dès 2008 pas moins de 60 lignes en Europe, avec une trentaine d'appareils et quelque 300 pilotes.Des pilotes qui seront forcément moins bien payés que ceux de Iberia ! Aussi le Sepla, le syndicat qui les représente, accuse-t-il la compagnie de vouloir réduire la voilure afin de transférer une partie substantielle de ses vols à ce qui apparaît comme une virtuelle filiale, avec un personnel au statut plus précaire.Réactions en cascade. Le Sepla exige des garanties de maintien de l'emploi au sein de Iberia, une revendication que partagent aussi les équipages, qui menacent de débrayer après. Les responsables de Iberia, de leur côté, assurent s'être engagés auprès du Sepla à ce que la création de Catair ne provoque aucun licenciement. Ils arguent en outre que les pilotes ne peuvent s'opposer à une décision qui est du ressort exclusif des administrateurs. Les low-cost détiennent aujourd'hui en Espagne une part de marché de 21 % (soit 5 points de plus que la moyenne européenne), ce qui oblige les compagnies " traditionnelles " à réagir d'urgence.Le président de Iberia, Fernando Conte, a affirmé qu'il entendait supprimer " la majorité " des lignes régulières de la compagnie au départ de Barcelone. Une perspective qui a provoqué les protestations non seulement du personnel, mais aussi du gouvernement régional catalan. L'aéroport de Barcelone, par où passent chaque année 27 millions de passagers, enregistre l'une des plus fortes croissances d'Europe. Et si Iberia y perd régulièrement des parts de marché, surtout sur les vols internationaux, c'est non seulement en raison de la montée en puissance des low-cost... mais aussi de ses rivales traditionnelles comme Spanair et Air Europa.
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