L'Italie en récession en 2005

Après avoir publié la semaine dernière un rapport très alarmiste à propos de l'économie italienne, l'OCDE a enfoncé le clou hier en annonçant qu'elle enregistrerait une récession en 2005. L'organisation prévoit ainsi pour cette année un recul de 0,6 % du produit intérieur brut transalpin et un déficit public à 4,4 % de ce même PIB. Pour mémoire, l'économie italienne est déjà en récession technique depuis deux trimestres et le diagnostic de l'OCDE table donc sur une détérioration de la situation.Sur le plan budgétaire, l'organisation prévoit même une aggravation des déficits italiens en 2006, alors qu'elle s'attend à une reprise progressive au cours du second semestre, ce qui devrait permettre une croissance de 1,1 % l'an prochain. A condition que se réalisent les deux facteurs avancés par l'OCDE : la reprise du commerce mondial et le réveil de la demande interne.Concernant ce dernier point, les analystes se sont inquiétés hier de constater que la confiance des consommateurs italiens a reculé, en mai, pour la cinquième fois en sept mois. Selon l'institut de statistiques romain Isae, l'indice de confiance a reculé à 104,4 points contre 104,8 en avril dernier. Plus important, le sentiment à propos de l'évolution de l'économie demeure négatif puisqu'il est tombé à 84,4 points contre 89,8 points le mois dernier."Les consommateurs italiens ne voient aucune raison d'espérer une amélioration de l'économie. Les perspectives sont mornes", déplore Mauro Bussoni, directeur adjoint de la Confesercenti, une organisation patronale regroupant 240.000 commerces de détail.Comme de coutume, l'OCDE a réitéré ses appels à la réforme en souhaitant notamment que Rome réagisse à la hausse de ses coûts de main-d'oeuvre et à la détérioration continue de sa compétitivité, qui se traduit notamment par des pertes de marchés, à l'intérieur comme à l'extérieur, dans des secteurs tels que l'automobile ou le textile. L'OCDE souhaite aussi une réduction de la dette qui devrait atteindre 105,8 % du PIB en 2005.Pour autant, rien ne dit que ces appels seront entendus tant la situation politique semble figée en Italie. Après avoir été sévèrement battue aux récentes élections régionales, la majorité chancelante de Silvio Berlusconi pense déjà aux législatives du premier semestre 2006. Dans l'opposition donnée gagnante du scrutin des voix s'élèvent déjà pour réclamer des législatives anticipées.Akram Belkaïd
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