Simple, mais logique

Il existe une dynamique de la simplicité. Les salariés de l'ex-compagnie Air Inter en ont fait l'expérience hier lorsque, après plusieurs schémas complexes et infructueux destinés à les rapprocher d'Air France, ils se sont vu imposer la fusion. Logique, elle était à terme programmée. Le passage par une autre compagnie Air France Europe ne pouvait être qu'une étape pédagogique. Le raccourci présenté hier est plus brutal ; il a l'avantage de la simplicité. Est-il d'ailleurs honteux, pour des salariés qui n'ont pas tous connu l'Air Inter d'antan, de passer sous les couleurs d'Air France ? Qu'on réclame à ces salariés - et notamment aux pilotes - une réduction de leurs salaires, ne doit rien à cette fusion. Concurrence oblige, les pilotes de la compagnie United Airlines, partiellement rachetée par ses salariés et à ce titre souvent prise en exemple par ceux d'Air Inter, ont dû consentir les mêmes sacrifices. En revanche, dès l'instant où Christian Blanc avait décidé de marier, d'une façon ou d'une autre, Air France et Air Inter, il était certain que l'opération buterait sur des questions de statut et de salaire. Pourtant, il y a un an, il s'était bien gardé d'ouvrir ce dossier explosif pour ne pas faire capoter son projet de groupe à deux tê-tes : deux compagnies, moyen et long-courrier. Bizarrement, les syndicats n'avaient pas soulevé le problème non plus. Mais il s'est imposé malgré tout. Incontournable par la voie consensuelle, l'obstacle contraint Christian Blanc à assumer des décisions managériales. En choisissant la solution la plus simple, porteuse de la plus grande efficacité. Gilles Bridier
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