Le président se convertit à la réduction du temps de travail

La crise, dont « il faut tirer les leçons », a effectivement incité Jacques Chirac à la réflexion. Répondant, au cours du débat de l'entre-deux-tours de la campagne présidentielle, à Lionel Jospin qui proposait une réduction de la durée légale du travail à 37 heures, il avait estimé que « cette démarche ne produira pas en réalité d'emplois », qu'elle « coûtera cher », et donc qu'elle l' « inquiétait beaucoup ». Huit mois plus tard, voilà « l'engagement collectif et négocié pour l'aménagement et la réduction du temps de travail » qui devient officiellement l'une des priorités de 1996, au même rang que l'embauche et l'insertion des jeunes. Le chef de l'Etat prend goût aux contre-pieds. A peine un mois et demi après l'annonce de son report, la prestation-autonomie est de nouveau évoquée, même vaguement, puisque son instauration est prévue pour... « bientôt ». Le programme des mois à venir, tel que Jacques Chirac l'a présenté dimanche soir, doit également être marqué par une stabilisation des prélèvements obligatoires. A la veille de l'introduction du RDS, il a confirmé avoir demandé au gouvernement « de ne plus recourir à de nouvelles augmentations d'impôts et de cotisations sociales et de les diminuer, dès que possible ». La nature même de l'allo- cution - des voeux - a permis au président de la République de laisser s'exprimer le candi- dat qu'il fut. Il a donc égrené son discours de quelques-unes des promesses faies avant son élection : la réforme de l'Etat (qui a perdu en cours de rou- te son ministre) ; la future pré- sentation au Parlement d'une loi s'attaquant « aux racines de l'exclusion »; les initiatives « fortes » à prendre dans les quartiers difficiles. Et pour ceux qui en douteraient, l'ensemble de l'action présidentielle a été replacé sous le signe de l'emploi. Chirac a martelé que la lutte contre le chômage demeurait bien sa « priorité ». Mais sans annoncer, dans ce domaine, de nouvelles mesures autres que celles déjà envisagées par son Premier ministre. E. M.
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