Martine Aubry précise son programme en faveur de l'emploi

Dans la foulée des propos tenus par Lionel Jospin devant le groupe socialiste de l'Assemblée, le ministre de l'Emploi a confirmé hier l'intention du gouvernement d'agir sans précipitation, mais avec des objectifs clairement arrêtés, pour mettre en oeuvre les ambitieux projets sociaux annoncés pendant la campage. Les projets de loi le plus urgents, qui seront présentés au Parlement dès la session de septembre, portent sur « la lutte contre les exclusions » et le programme de création de 700.000 emplois pour les jeunes. « Ne comptez pas sur moi pour annoncer dans l'urgence, au mois d'août, une mesure qui permettra à des jeunes d'être empilés dans les administrations, les associations ou les services publics », a lancé Martine Aubry, en soulignant que les jeunes attendent « des emplois pérennes et de vrais métiers ». Plusieurs personnalités, dont la déléguée à l'emploi Rose-Marie Vanlerberghe, ont été chargées de dresser, durant l'été, l'inventaire des nouvelles activités destinées à offrir à 350.000 jeunes un « vrai métier » dans le secteur public et associatif. Sur la réduction du temps de travail, le ministre de l'Emploi a précisé que le projet de loi-cadre « fixerait les échéances ». Celles-ci ne doivent être « ni trop éloignées » pour éviter que les entreprises ne financent cette réduction par des gains de productivité, avec un effet nul sur l'emploi, « ni trop proches » pour ne pas bloquer « un vrai mouvement de négociation ». Martine Aubry a confirmé que l'Etat envisageait des « modalités de compensation » pour les entreprises innovantes « qui iraient plus vite et plus loin » que ne l'imposerait la loi et pour les entreprises connaissant « des difficultés particulières, notamment les PME ». Impatience. Quant à la loi Robien, « elle existe et nous continuerons à l'appliquer tant qu'il n'y aura pas de nouvelle loi », a précisé le ministre de l'Emploi, qui s'est bien gardé de rappeler l'engagement des « 35 heures payées 39 » qui a servi de slogan pendant la campagne. Dans les rangs socialistes, certains commencent à trouver que le gouvernement tarde trop sur la réforme phare de la législature. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Daniel Vaillant, a annoncé hier que le projet de loi-cadre relatif au temps de travail sera déposé au Parlement « avant la fin de l'année 1997 » et sera voté « avant la fin 1998 ». L'impatience du Parti socialiste se manifeste aussi sur le projet de réforme du droit de licenciement. Dans un communiqué adopté à l'issue de ses travaux, le bureau national du PS a demandé que soit mis à l'ordre du jour de l'Assemblée « dans les meilleurs délais, le rétablissement de l'autorisation administrative préalable aux licenciements économiques ». Certes, cette mesure figure dans les promesses de la campagne mais rien n'indique pour l'instant qu'elle sera tenue. Martine Aubry a précisé hier que la réforme du droit de licenciement faisait partie des projets « à moyen terme » et qu'elle devait assurer à la fois plus de « sécurité juridique aux entreprises » et « une meilleure protection » des salariés. Mais elle n'a pas mentionné, comme s'était bien gardé de le faire aussi Lionel Jospin dans son discours de politique générale, le rétablissement de l'autorisation administrative de licenciement... Delphine Girard
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