Veillée d'armes avant l'assemblée de BNL

C'est la veillée d'armes avant l'assemblée générale de Banca Nazionale del Lavoro (BNL) de samedi à Rome qui doit renouveler son conseil d'administration, alors que le BBVA a déposé une offre publique d'achat sur la banque.Après l'assureur mutualiste Unipol lundi, qui a demandé à la Banque d'Italie l'autorisation de dépasser le seuil des 5 % du capital de la banque dont elle détient 1,97 %, la Banca Popolare Dell'Emilia Romagna a annoncé hier avoir acheté près de 2 % des titres de la BNL. Selon la Consob, l'autorité de la Bourse italienne, 2 % du capital de BNL a changé de mains en un bloc. Dans un communiqué, Pop Emilia a précisé que les titres acquis étaient les seuls qu'elle avait achetés en son nom propre et qu'elle comptait exercer les droits de vote afférant à ses actions samedi prochain.Toutes ces manoeuvres laissent donc à penser qu'un nouveau front est sur le point de se constituer dans la finance italienne, après la contre-offre de la Banca Popolare di Lodi pour prendre le contrôle d'Antonveneta, la banque de Padoue, convoitée par ABN-Amro. Le décor de ces affrontements étant la défense de "l'italianité" des grandes institutions du pays. S'agissant de BNL, c'est l'espagnol BBVA qui a mis le feu aux poudres en annonçant fin mars, son intention de lancer une offre publique d'échange (OPE) sur la totalité du capital de la banque dont elle détient déjà 14,7 %. Il propose une action nouvellement émise BBVA pour cinq BNL.Seuil fatidique des 30 %. Depuis, l'établissement espagnol a avancé méthodiquement ses pions. Ainsi, il a obtenu le 10 avril le soutien de l'actuel conseil d'administration de la BNL et plus d'un mois plus tard le feu vert de la Banque d'Italie. L'espagnol a effectivement trouvé des soutiens parmi les actionnaires de la banque, comme Diego della Valle. Quant à Generali, qui détient 8,6 % de la cible, l'assureur a préféré garder sa neutralité, précisant, par la voix de son président Antoine Bernheim, que l'assureur "participera à une opération de marché transparente qui se produira dans l'intérêt de la compagnie". Au total, ce camp représente 28 % du capital de BNL.En face, des entrepreneurs immobiliers conduits par Francesco Gaetano Caltagirone cherchent à contrer les ambitions de la banque espagnole. Ensemble, ce contre-pacte détient 24 % du capital de BNL. Ils seraient donc en train de chercher de nouveaux alliés. Toutefois, leur marge de manoeuvre est délicate, car s'ils franchissent le seuil fatidique des 30 %, ils pourraient être taxés d'action de concert par la Consob, ce qui les obligerait à lancer une OPA.Dans ce contexte, la stratégie d'Unipol reste encore à éclaircir. La presse italienne classe l'assureur dans le camp des opposants au BBVA. Mais selon le quotidien Il Sole 24 Ore, l'assureur chercherait en fait à négocier avec le BBVA, le rachat de la totalité de BNL Vita, sa filiale d'assurance-vie commune avec BNL. Anticipant toutes ces manoeuvres, le BBVA a indiqué il y a quelques semaines qu'il ne relèverait pas son offre sur BNL. Ce qui n'a toutefois pas refroidi les ardeurs des opposants.S. R.
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