Aviva négocie le rachat d'AmerUs

Aviva avait prévenu, les États-Unis font partie de son terrain de chasse. L'assureur-vie britannique a annoncé qu'il discutait avec le groupe américain AmerUs en vue d'un possible rachat. Selon nos informations, ces discussions sont à un stade avancé et pourraient bientôt déboucher sur une offre d'Aviva. Aux États-Unis, AmerUs propose des produits d'épargne, des produits d'assurance-vie, comme Aviva, et des rentes viagères.Le groupe américain rentre totalement dans la " stratégie de développement d'Aviva dans les produits d'épargne ", explique le groupe dans un communiqué. Aujourd'hui, AmerUs pèse 2,43 milliards de dollars en Bourse à Wall Street, soit 1,91 milliard d'euros. De son côté, Aviva est valorisé 17,87 milliards de livres (25,75 milliards d'euros) à la Bourse de Londres.Si Aviva était amené à lancer une offre sur AmerUs, son financement serait réparti entre ses " fonds propres, de l'endettement et par augmentation de capital ", souligne le groupe. L'intérêt d'Aviva pour AmerUs n'a pas étonné les marchés.Secteur en ébullition. En janvier, des rumeurs planaient déjà sur une opération à un prix de 74 dollars par action. Aujourd'hui, le cours d'AmerUs cote 56 dollars et a progressé de 21 % lors des quatre dernières séances. De plus, il y a un mois, le responsable de l'international d'Aviva, Philip Scott, avait indiqué que le groupe cherchait à faire des acquisitions aux États-Unis. Mais il avait nuancé en estimant que les prix pratiqués outre-Atlantique étaient trop élevés. Du coup, les marchés craignent qu'Aviva paye trop cher AmerUs. Ces derniers mois, l'assureur britannique avait clairement affiché ses ambitions de croissance externe. Aviva avait déjà tenté de concrétiser ses objectifs en approchant son homologue britannique Prudential. Il avait alors proposé une offre de rachat de 16,7 milliards de livres (24 milliards d'euros) qui avait été immédiatement rejetée par le conseil d'administration de Prudential.Les ambitions d'Aviva illustrent l'ébullition du secteur de l'assurance dans l'Europe entière. Au mois de mars, l'assureur Zurich Financial Services avait été approché, en vain, par l'américain Saint Paul Travelers. Mi-juin, le français Axa a racheté l'assureur Winterthur au Credit Suisse pour 7,9 milliards d'euros. Dix jours plus tard, c'était au tour de son concurrent italien Generali d'acquérir son compatriote Toro Assicurazioni pour 3,85 milliards d'euros. Axa, Aviva et Prudential étaient également sur les rangs pour le rachat de Toro. Le marché de l'assurance en Europe reste encore très éclaté et les assureurs cherchent à accroître leur taille. Les deux premiers assureurs européens en terme de capitalisation boursière, Axa et Allianz, pèsent chacun environ 55 milliards d'euros.Bataille européenne. Derrière, Generali est valorisé à 40 milliards d'euros, Aviva et ZFS respectivement 25 et 30 milliards d'euros. Le terrain de jeu des assureurs étant mondial, le chemin reste long pour rattraper le leader American International Group (AIG) qui vaut 150 milliards de dollars. Autant dire que la course à la taille est lancée en Europe. En rachetant Winterthur, Axa a pris de l'avance sur ses concurrents.Mais la réponse de Generali laisse penser que la bataille européenne ne fait que commencer. De son côté, en intégrant ses filiales italienne, RAS, et française, AGF, l'allemand Allianz va, lui aussi, donner un coup d'accélérateur à son développement.
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