Standard Life se concentre sur la croissance interne

Bon début en Bourse pour Standard Life. Au premier jour de cotation sur le London Stock Exchange, celle qui était jusqu'à dimanche la plus grande mutuelle d'assurance en Europe a vu son titre gagner 5,43 %, à 242,50 pence par action, contre un prix d'introduction de 230 pence. Avec une capitalisation boursière d'environ 4,7 milliards de livres (6,9 milliards d'euros), Standard Life se range ainsi en cinquième position parmi les compagnies d'assurances britanniques, derrière Aviva, Prudential, Old Mutual et Legal & General, et s'apprête à rejoindre l'indice FTSE 100 en septembre. De quoi soulager le directeur exécutif, Sandy Crombie, 56 ans, qui présidait hier au premier jour de cotation de sa compagnie à partir d'une salle au sein du LSE. Dans un entretien accordé à La Tribune et au journal allemand Handelsblatt, il avoue que le processus de cotation, amorcé il y a plus de deux ans, a été " très complexe ". Il fallait convaincre les quelque 2,6 millions de clients mutualistes et d'employés des bienfaits de la Bourse, d'autant plus que cette option avait été rejetée en 2000, quand la compagnie se portait mieux et aurait pu être davantage valorisée. Vétéran du groupe, qu'il a rejoint en 1966 à l'âge de 17 ans, Sandy Crombie affirme qu'il s'est engagé " directement " dans l'effort de persuasion. Avec succès : " 98 % des présents, sur deux tiers du capital représenté, ont dit oui au projet lors de l'assemblée extraordinaire " du 31 mai dernier.Morosité. Cependant, le processus a encore failli être retardé en raison de la morosité des marchés financiers, qui a déjà causé le report de certaines introductions en Europe. Mais, explique Sandy Crombie, " renvoyer l'opération aurait créé des problèmes. Il aurait fallu redémarrer tout le processus et convoquer une autre assemblée, sans garantie que les marchés s'améliorent entre-temps. Mieux valait aboutir maintenant ". La demande de titres de la part des investisseurs institutionnels et individuels a été forte, pour une valeur de 1,3 milliard de livres sur une capacité de 1,1 milliard, ce qui a laissé entre 15 et 20 % d'acheteurs potentiels insatisfaits. En revanche, la compagnie n'a pas réussi à ce jour à joindre 311.000 clients mutualistes (12 % du total), dont 66.000 sont installés en Allemagne et en Autriche. Standard Life prévoit de conserver ces titres pendant dix ans avant de les remettre sur le marché.L'étape de la Bourse franchie, que va faire Standard Life avec un capital désormais renforcé ? " Nous allons nous concentrer entièrement sur la croissance interne ", répond Sandy Crombie. Ce dernier exclut à court terme de procéder à des acquisitions de sociétés ou de prendre des participations. L'accent sera mis sur le développement de produits à plus haute marge et moins onéreux pour la compagnie, notamment dans la perspective de la refonte du système des retraites au Royaume-Uni, qui doit encourager l'épargne à long terme. Par ailleurs, la rentabilité sera privilégiée par rapport au volume. Standard Life affirme avoir résolu le contentieux qui durait depuis deux ans avec la Financial Services Authority (FSA), le régulateur des marchés financiers britannique, au sujet de ses ratios de solvabilité.Consolidation. Ce même contentieux avait déclenché le processus de démutualisation. Les relations avec la FSA restent néanmoins "constantes ". L'assureur, jadis très exposé sur les marchés d'actions, partage aujourd'hui ses investissements à 50-50 entre actions et immobilier d'un côté et obligations de l'autre. À l'international, qui représente environ 20 % de son chiffre d'affaires, Standard Life veut rester actif en Irlande et en Allemagne, alors que le projet d'expansion en France, abandonné en 2004 pour cause de restructuration interne, ne sera repris vraisemblablement qu'à " moyen terme ". Le groupe reste en revanche très engagé au Canada (il a son siège local à Montréal), ce pays représentant le quatrième marché mondial pour les produits de retraite. Enfin, s'il n'envisage pas de procéder à des acquisitions, Sandy Crombie ne veut pas non plus que Standard Life devienne une cible. Il reconnaît que le secteur de l'assurance est en phase de consolidation, mais il croit pourtant que son groupe a des chances de se développer de manière " indépendante ".
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