Barings : Singapour convoque les anciens dirigeants

LA HAUTE COUR de justice de Singapour a convoqué six anciens hauts dirigeants de la banque Barings qui coiffaient depuis Londres les activités de Barings Futures Singapour, la branche locale de la banque britannique spécialisée sur les « futures ». Objectif de cette convocation : aider le cabinet Price Waterhouse, chargé de la liquidation de cette branche, à retrouver la trace des fonds disparus dans la tourmente de l'an dernier. Cette mesure s'applique notamment à Peter Norris, ancien président-directeur général de Barings, James Bax, directeur général, Simon Jones, directeur financier, et d'autres anciens directeurs de la banque. Les pertes de Barings à Singapour sur les marchés financiers asiatiques ont totalisé 1,2 milliard de dollars et précipité Barings Plc, la plus vieille institution britannique, au bord de la faillite en février dernier. La banque a été rachetée ensuite par le groupe néerlandais financier ING. C'est la première fois que les autorités judiciaires de Singapour entament une telle procédure vis-à-vis de personnes non résidantes de l'Etat. Des complicités difficiles à prouver Toutefois, même s'il s'agit d'une procédure civile et non pénale, qui a été demandée par Price Waterhouse, elle pourrait donner lieu à des mandats d'arrêt internationaux, afin d'essayer de forcer ces anciens dirigeants à comparaître. Les liquidateurs examinent actuellement l'eventualité d'une implication - et d'un profit - de ces dirigeants dans l'affaire. Les inspecteurs de Singapour chargés de l'enquête ont déclaré dans leur rapport officiel que Peter Norris et James Bax auraient pu aider Nick Leeson à dissimuler, sous forme comptable, ses pertes sur les marchés financiers. Mais aucune indication n'est pour l'heure donnée, selon laquelle ces anciens directeurs ont été directement impliqués dans les pertes provoqués par le trader. Ni d'indication selon laquelle ces sommes seront récupérées. En fait, les marchés à terme sont un jeu à somme nulle. Si Nick Leeson a perdu de l'argent avec une position sur le Simex de Singapour, d'autres participants au marché étaient en position inverse (donc gagnante) face à lui. Quant à Nick Leeson, il a finalement décidé en fin de semaine dernière de ne pas poursuivre la procédure d'appel de sa condamnation à six ans et six mois de prison, entamée le 12 décembre. En cas de bonne conduite, le trader londonien pourrait sortir de prison au bout de trois ans et demi. Le juge singapourien qui l'a condamné le 2 décembre a fondé sa décision en partie sur le montant des pertes enregistrées par le trader. Onze chefs d'accusation avaient été retenus à l'origine, parmi lesquels neuf ont été par la suite abandonnés. Nick Leeson a plaidé coupable pour deux d'entre eux, reconnaissant qu'il avait dissimulé des pertes accumulées lors de transactions frauduleuses et non autorisées sur les marchés à terme asiatiques. L. J. B.
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