Stratégie + Zurich Assurances s'intéresse au GAN

En prenant en janvier 1996 la tête de Zurich Assurances, la filiale française du groupe helvétique Zurich, Emmanuel du Boullay s'était vu confier la mission de redéployer les activités de l'assureur dans l'Hexagone. Les évolutions conjoncturelles - la restructuration du marché français - et structurelles - la priorité pour le groupe de se développer dans la gestion d'actifs - pourrait accélérer cette stratégie en favorisant une acquisition. Opportunités à susciter. « Nous étudions les dossiers qui correspondent à notre stratégie », explique Emmanuel du Boullay. Très orienté sur le marché des grandes entreprises, Zurich Assurances veut grossir en rachetant des portefeuilles, le moyen de renforcer sa position de « cinquième ou sixième acteur du marché » alors que les tarifs baissent. Zurich International, l'entité spécialisée dans les risques d'entreprises, a vu l'an passé son chiffre d'affaires demeurer stable à 992 millions de francs contre 1,06 milliard un an plus tôt. Dans ce contexte, la Zurich regarde de près le dossier GAN. « Nous répondrons à l'appel d'offres en cas de privatisation du GAN, tout en trouvant une solution pour ne pas avoir à reprendre la totalité des activités d'assurances », affirme le responsable en France de la compagnie suisse. Et d'ajouter, déterminé, qu'il « y a des opportunités qu'il faut susciter ». En revanche, dans le domaine de l'assurance dommages des particuliers, la stratégie de Zurich Assurances paraît plus défensive. Le groupe cherche à réagir face à une concurrence accrue en matière de prix tout en maintenant son résultat technique excédentaire (129 millions de francs en 1996). Depuis deux ans, la compagnie n'a pas augmenté ses tarifs. Elle a même pour certains segments de clientèle réduit de 25 % ses prix. En 1996, la compagnie a réalisé un chiffre d'affaires de 989,5 millions de francs sur les particuliers, en augmentation de 4,5 % par rapport à 1995. L'assureur s'apprête à modifier son approche commerciale auprès de ses nouveaux clients, en offrant la première franchise en cas de sinistres responsable. « Le coût de l'opération sera compensé par la qualité des clients », explique-t-on. L'assuré devra, avant de souscrire son contrat, présenter son véhicule à un des 450 agents généraux de Zurich. Une façon d'éliminer les « mauvais risques comportementaux ». Se mettre au diapason. Par ailleurs, toujours en matière d'assurance dommages des particuliers, le groupe Zurich fonde de grands espoirs sur le développement de la vente directe, même si Zuritel, sa filiale qui cible les retraités, connaît « un retard à l'allumage ». Au-delà, la compagnie compte bien parvenir à se mettre au diapason avec la stratégie de sa maison mère. Cette dernière vient de racheter pour plus de 9 milliards de francs le gestionnaire de fonds américain Scudder. En Europe, l'objectif du groupe est aussi de constituer une force de frappe importante. En France, une réflexion est engagée avec pour ambition d'atteindre le seuil de plus de 10 milliards de francs d'actifs gérés. Cette stratégie devra à la fois s'appuyer sur le savoir-faire de Scudder Kemper Investments et sur une opération de croissance externe. La Zurich s'est fixé pour objectif d'être au rendez-vous de l'euro en 1999. S. R.
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