Comment calculera-t-on la moyenne des taux à court terme pratiqués par les banques des pays européens dans la perspective de la monnaie unique ? Les discussions engagées depuis la fin de l'année dernière entre les différentes associations bancaires des pays mem-bres n'ont pas encore abouti. Ce taux baptisé Tibeur en français ou Euribor en anglais doit, à compter du 1er janvier 1999, remplacer notamment le Tiop à Paris, le Libor à Londres ou le Fibor à Francfort. Claude Beaurain, directeur des affaires internationales et européennes de l'Association française des banques (AFB), a rappelé hier la position française. L'idée consiste à établir cet indice à partir d'un échantillon représentatif des banques et ainsi de refuser toute idée d'une moyenne des taux nationaux. « Cela décrédibiliserait la référence européenne. Si tous le monde est d'accord sur le principe, nous sommes encore assez loin du but », explique l'AFB. Cette solution paraît délicate à mettre en place politiquement. Les pays de la zone euro, quelle que soit leur taille, veulent avoir un nombre significatif de banques retenues dans cet échantillon. Mais, prévient l'AFB, un échantillon trop large pourrait entraver l'efficacité du système. Au-delà, les parties tentent de trouver un terrain d'entente sur les conséquences juridiques de ce changement de référence dans les contrats en cours. Référence britannique. Pour l'AFB, la continuité des contrats doit être maintenue en vertu d'un règlement du conseil des ministres européens du 17 juin dernier qui réaffirme ce principe « sauf si les parties l'ont expressément exposé autrement ». Selon l'AFB, cette position n'est pas partagée par tous les pays, en particulier l'Allemagne. « Il est important que la profession bancaire européenne mène à bien ces travaux » conclut Claude Beaugrain. En cas d'échec, la situation pourra paraître assez cocasse. L'association des banquiers britanniques a déjà fait savoir qu'elle publiera dès janvier 1999 une référence en euros, l'Eurolibor. Cela risque d'être la référence européenne en la matière alors que le Royaume-Uni ne fera pas partie dans un premier temps de la zone euro. S. R.

latribune.fr

25 Sept 2008, 23:53

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