La Société Suisse entre dans le capital de la Scor

Les Suisses multiplient les opérations dans le secteur de l'assurance française. Dernière opération en date : l'entrée du groupe Société Suisse en France - filiale de la première compagnie d'assurance vie helvétique Swiss Life - dans le capital de la Scor à hauteur de 2,25 % pour un investissement compris entre 110 et 120 millions de francs. Sur ces 2,25 %, une partie, représentant un bloc de quelque 400.000 titres (soit 1,5 % du capital), a été rachetée auprès des AGF. Ces dernières indiquaient hier avoir « réalisé une bonne opération ». Le titre Scor est en effet inscrit pour 186 francs dans les livres de l'assureur français alors qu'il a terminé la séance d'hier à 209 francs (- 0,7 %) et qu'il affiche depuis le début de l'année une progression de 36,6 %. Poursuivant leur volonté de sortir du capital du premier réassureur français, les AGF auraient même franchi en baisse le seuil des 5 %. De son côté, Axa, qui n'a jamais caché son désir de sortir aussi de la Scor, étudierait plusieurs solutions. Enfin, l'UAP, qui ne considère plus la Scor comme un actif stratégique, devrait apporter une partie de ses titres à l'offre publique de vente lors de l'introduction de la société à Wall Street à l'automne. Pour conforter les relations entre les deux groupes Dans un communiqué commun, la Scor et la Société Suisse estiment que cette participation « permettra de conforter les relations qu'entretiennent les deux groupes depuis de nombreuses années, tant dans le domaine des assurances de personnes que celui des assurances de dommages que le groupe Société Suisse compte développer en France ». Celui-ci a en effet racheté en décembre 1995 le portefeuille des filiales françaises du groupe Union & Phenix Espagnol (UPE) détenu par les AGF, lui permettant de renforcer son pôle dommages et de diversifier ses modes de distribution en acquérant un réseau d'agents généraux. De fait, pour le groupe Société Suisse, cette prise de participation lui permet de renforcer ses liens avec la Scor, l'un de ses principaux réassureurs. Le groupe helvétique table, pour la France, sur un chiffre d'affaires de 10 milliards de francs à l'horizon de l'an 2000, contre 6,2 milliards l'an dernier. « Pour accompagner notre développement, il est important de tisser des liens avec nos réassureurs, d'autant que nous n'avons pas de pôle de réassurance », reconnaît-on au siège de la Société Suisse. Dernièrement, d'autres acteurs de la finance suisse ont fait parler d'eux dans l'Hexagone. Ainsi, lors de la privatisation des AGF, la Suisse de Ré et le Crédit Suisse ont pris 5 % du capital à travers une société commune, Sécuritas. Cette société a pour objectif de prendre des participations chez des assureurs sous-évalués en Bourse ou qui pourraient nécessiter un soutien en capital. Mais cette opération ne revêtait qu'un caractère purement financier. En revanche, l'entrée en 1993 du groupe Winterthur à hauteur de 2,6 % dans le capital de l'UAP - à l'occasion d'une augmentation de capital résultant de l'apport de ses 37,35 % de Nordstern à l'UAP - s'était accompagnée de projets industriels. Les deux groupes avaient alors créé une société commune dédiée à l'assurance crédit, Assurcrédit, qui diffuse ses produits notamment via le réseau des guichets de la BNP. Mais l'expérience n'est guère concluante : l'an dernier, le chiffre d'affaires d'Assurcrédit s'est élevé modestement à 84 millions de francs. Quant à l'investissement de Winterthur dans l'UAP, il n'est pas convaincant non plus, avec une moins-value de quelque 90 francs par titre. N. B.
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