L'audit s'ouvre à des profils généralistes

L'audit est un secteur qui recrute, et cela va durer", assure-t-on chez Deloitte. Une dizaine des principaux acteurs du secteur participaient à un forum consacré au métier d'auditeur, le 10 février, à l'école de commerce de Nantes, Audencia. Un rendez-vous incontournable pour ces professionnels qui recrutent chaque année plusieurs centaines de jeunes diplômés. "Le turnover est très important dans notre secteur, de l'ordre de trois à cinq ans", justifie Alexandre Perrin, auditeur chez Salustro Reydel. D'où la nécessité d'aller chercher des forces vives sur les campus. "Nous expliquons aux étudiants en quoi consiste le métier d'audit, car il est méconnu par les jeunes et souffre de nombreux clichés. Il évolue de plus considérablement", explique Olivia Rocha, chargée du recrutement chez PWC. Le passage aux normes IFRS, la nouvelle réglementation sur le contrôle interne, la loi américaine Sarbanes-Oxley sont autant d'évolutions de la réglementation qui nécessitent "rigueur" et "formation continue permanente", indique Alexandre Perrin. "Il faut être continuellement au fait de la réglementation."Mais, en plus, PWC exige que ses auditeurs aient une "vision plus globale de l'entreprise" tout en sachant "maîtriser l'ensemble des risques financiers et comptables". "La tendance est aussi à la spécialisation sur des secteurs d'activité tels que la banque ou l'industrie", ajoute Olivia Rocha. Les nouvelles normes sur le contrôle interne ont pour effet de développer encore les compétences des auditeurs. Franck Noël, au sein de KPMG Nantes, constate "un élargissement du métier de l'audit, notamment à la gestion des systèmes d'information et des ressources humaines [éthique, code de conduite...]". L'auditeur doit pouvoir jouer un rôle de conseiller sur la gestion de l'information financière, des risques, voire l'audit d'environnement.Ainsi les jeunes sortant des grandes écoles de commerce, tant parisiennes que provinciales (80 % des candidats recrutés par les cabinets d'audit), sont prisés pour leur formation généraliste qui leur donne "une plus grande capacité pour appréhender les besoins de nos clients, ajoute Franck Noël, contrairement aux profils de comptable pour lesquels nous avons un peu plus de réserve". Les cabinets d'audit s'ouvrent aussi progressivement aux formations universitaires (mastère gestion-finance, DESS), "dont le niveau d'anglais a beaucoup progressé", souligne-t-on chez KPMG et aux écoles d'ingénieurs. "Les ingénieurs apportent d'autres compétences que celles purement économiques et une autre manière de penser", ajoute Olivia Rocha. Fabienne Proux, à Nante
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