Le Rafale cherche toujours un client à l'export

Pour la France, la priorité numéro une en matière d'exportation de systèmes d'armes reste le Rafale, un avion de combat multirôle dont le programme aura coûté au total plus de 35 milliards d'euros (dont 7,5 milliards pour le seul développement). Très apprécié par les pilotes, le bijou technologique de Dassault Aviation n'a pas encore pu être vendu à l'étranger en dépit de trois campagnes officielles déjà menées par le Team Rafale (Dassault Aviation, Thales et Safran) et le missilier MBDA. Ni la Corée du Sud, ni les Pays-Bas, ni Singapour n'ont pu ou voulu franchir le pas alors que le Rafale a été jugé supérieur sur le plan opérationnel face au F15 de Boeing (États-Unis) par les évaluations des armées de l'air coréenne et singapourienne. Jusqu'à ce jour, l'exportation du Rafale, dont le prix s'élève à l'unité à moins de 50 millions d'euros (hors développement), a buté sur des obstacles politiques et économiques (avec notamment un taux de change euro-dollar toujours très pénalisant).Mais après la constitution du premier escadron de Rafale de l'armée de l'air à Saint-Dizier fin juin (20 exemplaires livrés), la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie estime que "ce signal fort ouvre de nouvelles perspectives pour le Rafale". Une chose est sûre, cet appareil de dernière génération va permettre à la France de rationaliser et moderniser sa flotte air et marine. Car contrairement à son rival européen Eurofighter qui ne dispose pas de capacité de défense aérienne, cet avion multirôle (air-air, air-surface) remplacera à terme 6 types d'avions (Crusader, Étendard IVP, Super Étendard, Jaguar, Mirage F1 et Mirage 2000). Avec au total 34 exemplaires livrés à la marine et l'armée de l'air, le Rafale est au début de sa vie opérationnelle. Du coup, "la messe est loin d'être dite" pour l'exportation du Rafale, assurent les spécialistes. Certains pays souhaiteront en effet s'affranchir de leur fournisseur traditionnel exclusif (Russie, États-Unis).En retard de dix ans en raison d'étalements budgétaires successifs, le Rafale arrive précisément dans un nouveau cycle de renouvellement des flottes mondiales d'avions de combat. Le marché export accessible est estimé d'ici à 2025-2030 entre 2.400 et 3.000 avions de nouvelle génération. La part traditionnelle de Dassault Aviation étant comprise entre 10 et 15 %, le célèbre avionneur espère exporter - en partant sur un maintien de ses parts sur un marché de 2.400 appareils - entre 240 et 360 Rafale dans les vingt prochaines années. Problème, outre l'Eurofighter d'EADS, le dernier-né de Dassault va retrouver en face de lui dans les appels d'offres le futur F35 de Lockheed Martin, dont la version export doit arriver vers 2014 (276 milliards de dollars pour le coût total de ce programme pour le Pentagone). Pour l'heure, les prospects les plus chauds pour le Rafale sont le Maroc (de 12 à 18 appareils), la Grèce, l'Arabie Saoudite - qui va toutefois confirmer son choix pour son rival l'Eurofighter - la Suisse et enfin à plus long terme la Libye.
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