Baisse des taux en vue en Allemagne et en France

Contrat à terme sur bund au plus haut, contrat notionnel aussi, et marchés monétaires en détente : les marchés de taux ont repris de leur superbe hier, après quelques journées de doute. Déjà, les rumeurs couraient en début de matinée, hier, sur la nette aggravation du chômage qui serait annoncée quelques heures plus tard par l'Allemagne. Les statistiques n'ont pas menti : la croissance outre-Rhin semble bien au creux de la vague (voir Voir Evenement). Dans ces conditions, les marchés sont formels : la Bundesbank devrait abaisser ses taux d'intérêt pour contribuer à la relance économique. Une attitude qui permettrait bien entendu à la Banque de France d'en faire autant, elle qui doit faire face à la même situation conjoncturelle. Et même si la Banque de France a retardé la tenue de son conseil de la politique monétaire (voir encadré), les économistes restent confiants : elle peut abaisser son taux d'appel d'offres dès cette semaine. Ce jalon bas pourrait ainsi passer de 4,45 % actuellement à 4,20 %. Il suivrait en cela une baisse attendue du taux repo. En effet, le taux des prises en pension allemand, fixé à 3,75 % depuis trois semaines, sera de nouveau variable à partir d'aujourd'hui. Le repo pourrait perdre un ou deux points de base, et se situer ainsi à 3,72 % ou 3,74 %. D'ailleurs, un des membres du conseil de la Buba, Franz-Christoph Zeitler, l'a laissé entendre dès hier. La banque centrale allemande baissera-t-elle aussi son taux d'escompte ? Là, c'est un autre membre du conseil, Helmut Hesse, qui s'est exprimé, en estimant que si la croissance de la masse monétaire M3 continuait de rester très faible, une baisse des taux d'intérêt était possible en 1996. Ce qui ne signifie pas forcément que la Buba agira dès la semaine prochaine, date de son conseil. Techniquement en effet, le taux repo devrait déjà atteindre 3,50 % pour que l'escompte, situé à 3 % actuellement, reprenne le chemin de la baisse. La Buba devrait donc avoir le temps d'analyser de nouvelles données économiques sur la croissance. Pendant ce temps, l'incertitude, économique, sociale et politique pourrait continuer de peser sur la France et le franc. Celui-ci valait 3,4275 francs pour 1 mark hier soir. Le notionnel a terminé la séance criée à 120,86 (+ 34 centièmes), après un plus haut à 121,10. Le rendement de l'OAT se détendait à 6,60 % contre 6,66 % la veille. Le Pibor a quant à lui terminé à 94,95 (+ 7 centièmes), après un plus haut à 95,04, tandis que le loyer de l'argent au jour le jour restait figé à 4 5/8-4/16 %. Lysiane J. BAUDU
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