Être le premier sur une offre, une posture d'échec ?

La première phrase du Lièvre et la tortue est-elle un sujet de réflexion pour Baudouin Prot ? En méditant sur " Rien ne sert de courir, il faut partir à point ", et en observant l'histoire des OPA bancaires, le patron de BNP Paribas pourrait hésiter à bouger trop vite.La banque qu'il dirige fut l'une des premières à expérimenter un constat presque systématique : le premier à lancer une offre se fait doubler par un concurrent. Si la théorie n'avait pas été vérifiée, Paribas serait aujourd'hui dans le giron de la Générale. Il y a exactement neuf ans, ces deux établissements officialisaient leur rapprochement. Un mois plus tard, BNP lançait une contre-offre sur Paribas et lançait une offre sur la Générale. Malgré une surenchère de la banque de La Défense en juin, l'établissement dirigé à l'époque par Michel Pébereau relevait son offre en juillet et emportait le morceau sur Paribas en août, sans réussir néanmoins le doublé.Dans la foulée, de l'autre côté du Channel, un scénario à rebondissements s'enclenche. Le 3 septembre 1999, NatWest fait une proposition amicale à Legal & General. Trois semaines plus tard, Bank of Scotland lance une offre hostile sur NatWest. Alors que cette dernière abandonne son projet avec l'assureur, fin novembre Royal Bank of Scotland fait une contre-offre hostile. Malgré une nouvelle surenchère de Bank of Scotland, c'est son compétiteur qui emportera NatWest en février 2000.EPISODE SIMILAIRE Au même moment, un épisode similaire se joue par-dessus les frontières. En décembre 1999, le néerlandais ING annonce son intention de déposer une offre sur le français CCF, avant de revenir sur sa décision dans la foulée. Début 2000, malgré une nouvelle volte-face d'ING, la banque française succombe au charme britannique en disant " oui " à la contre-offre de HSBC.Fin novembre 2002, BNP Paribas fait les frais de la théorie du premier attaquant. Alors que contre toute attente, la banque acquiert les 11 % de l'État au capital du Crédit Lyonnais , puis monte à 16 %, c'est finalement la contre-offre du Crédit Agricole , embusqué depuis des années, qui réussit mi-décembre. Se préparant cette fois avec patience, BNP Paribas emporte l'italienne BNL en février 2006, réussissant là où deux projets ont échoué, l'offre du BBVA en mars 2005 et la contre-offre d' Unipol en juillet. L'an dernier, le rachat d' ABN-Amro par RBoS , Fortis et le BBVA au détriment de Barclays a, une fois encore, renforcé l'adage de La Fontaine.
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