Baisse de la production pétrolière russe

Il ne faudra pas compter sur les Russes pour faire mentir l'Agence internationale de l'énergie, qui pointe le retard de la mise en oeuvre des projets des pays non Opep. La Russie voit désormais la croissance de sa production stoppée net. Après une décennie de croissance à un rythme allant jusqu'à 11 % (en 2003), le pays connaît la première décroissance au 1er semestre de cette année avec 9,76 millions de barils/jour en moyenne (soit 242,4 millions de tonnes au total) contre 9,85 millions de b/j un an plus tôt. " L'explication est simple ", résume Valeri Nesterov, analyste chez Troïka Dialog. " Les anciens gisements de Sibérie occidentale s'épuisent tandis que les investissements sont insuffisants dans les nouvelles régions de production. "Seuls trois pétroliers russes ont vu leur production progresser légèrement cette année (le n° 1 Rosneft, Russneft et Tatneft). La production du n° 2 Loukoïl a baissé de 3,3 %, celle du n° 3 TNK-BP de 1,7 %. Gazprom Neft, SourgoutNefteGaz et Slavneft connaissent des baisses supérieures à 5 %. Cette stagnation pousse les experts russes à revoir à la baisse leurs prévisions pour l'ensemble de l'année. La plupart doutent que le gouvernement tienne sa parole, c'est-à-dire maintenir la croissance de la production à un niveau de 1 % sur 2008.UN LEGER REDRESSEMENT EN VUEL'année dernière, la croissance avait été de 2,3 %. " Mon pronostic pour 2008 est le suivant : aucune croissance cette année pour les principaux groupes pétroliers, avec un bilan global tout juste positif de 0,2 % par rapport à 2007 ", estime Alexander Bourganski, analyste chez Renaissance Capital. Les experts s'attendent à un léger redressement au 2e semestre 2008, avec l'entrée en service de plusieurs nouveaux gisements.Devant cette situation, le gouvernement russe a fait adopter hier par le Parlement l'exonération fiscale sur la production et l'exploration, depuis longtemps réclamée par les pétroliers. Les changements fiscaux créent des exemptions complètes de l'impôt sur l'extraction pour tous les nouveaux gisements pétroliers offshore sur des durées allant de 10 à 15 ans. La mesure inspire un certain optimisme à Valeri Nesterov, qui voit la production bénéficier des mesures fiscales dès 2009, avec une croissance pronostiquée à 2,7 %. Un optimisme toutefois loin de faire l'unanimité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.