Le marché pétrolier de Londres ferme sa criée

C'est au lendemain d'une flambée des prix du baril de brut que la direction de l'International Petroleum Exchange (IPE) de Londres a choisi d'annoncer la suspension de sa cotation à la criée le 7 avril. Une mesure qui s'applique également au gazole.Alors que son contrat vedette sur le brent, le brut extrait de la mer du Nord, a atteint son meilleur niveau depuis sa création en 1988, cotant jusqu'à 53 dollars la semaine dernière, l'IPE justifie avoir pris cette décision "pour maintenir et améliorer sa compétitivité ainsi que pour profiter de l'acceptation et l'adoption croissantes du système d'échanges électroniques", précise un communiqué. Près de 220 personnes travaillent directement pour la criée, a précisé la porte-parole de l'IPE, Alison Herring.Cette décision n'est pas une surprise. Depuis 2002, la stratégie clairement affichée par la maison mère de l'IPE, la plate-forme électronique, basée à Atlanta, Intercontinental Exchange, qui compte à son capital banques et sociétés du secteur de l'énergie, a toujours tendu vers des échanges intégralement réalisés par l'électronique.Des courtiers mécontents.A l'époque, le marché londonien avait dû faire des concessions face à la levée de boucliers des courtiers, notamment les indépendants, en conservant le mode traditionnel. Mais, en novembre dernier, l'IPE avait supprimé la criée du matin, réduisant l'ouverture du "floor" de 14 heures GMT à 19 h 30. Quant à la séance électronique, elle débute à 2 heures du matin pour se terminer à 22 heures.Au-delà du mode de transaction, il y a la concurrence acharnée que se livrent sur fond de flambée des prix du baril de brut, l'IPE, premier marché de l'énergie européen et deuxième au monde derrière son homologue de New York, le Nymex. Ce dernier est passé à l'attaque en novembre dernier en proposant un contrat sur le brent à la criée à Dublin. Et, le mois dernier, l'offensive s'est rapprochée puisque les patrons du Nymex ont déposé un dossier auprès des autorités afin d'ouvrir une plate-forme d'échanges à Londres dans le but de rapatrier leur cotation irlandaise du brent. Une initiative qui a toutes les chances de récupérer les ex-traders traditionnels de l'IPE, et leurs clients.Robert JulesReflux des cours du baril de pétroleLes cours du baril de brut se repliaient hier, après que l'Opep, par le biais d'un communiqué de son président, le ministre de l'Energie koweïtien le cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, a assuré pouvoir suppléer le marché en cas de perturbation dans l'offre. A Londres, à 17 h 30 GMT, le prix du baril de brent pour livraison en avril cédait 50 cents, à 51,30 dollars, après avoir touché les 53 dollars en séance la semaine dernière. A New York, celui du baril de WTI pour livraison en avril baissait de 63 cents, à 53,13 dollars. "La capacité de production disponible s'élève à plus de 2 millions barils/jour (mbj) actuellement, et pourrait dépasser les 3 mbj à la fin de l'année, alors que le développement de capacités supplémentaires est prévu dans les prochaines années", indique le communiqué.
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