Les minoritaires d'Arcelor haussent le ton

Dans la bataille qui fait rage sur le gouvernement d'entreprise, chacune des parties en prend pour son grade ! Après Mittal Steel dont le manque de transparence a été montré du doigt dès le lancement de son offre fin janvier, c'est au tour d'Arcelor, une semaine avant son assemblée générale, de tomber sous le joug des critiques. Hier, l'ISS (Institute Shareholder Institute), un important cabinet américain de conseil aux actionnaires, a recommandé de ne pas réélire le président (Joseph Kinsch) et le vice-président du conseil d'administration (Jose Ramon Alvarez Rendueles). Une manière de déplorer l'absence de concertation sur la stratégie de défense anti-Mittal. L'institut, qui rejette également le rachat d'actions proposé par la direction, s'est bien gardé d'émettre un avis sur l'OPA hostile. Ces propos font écho à ceux de Colette Neuville. La présidente de l'Adam, mandatée par des actionnaires qui représentent environ 5 % du capital, a fait les mêmes recommandations. "Au cours du mois d'avril, j'ai envoyé deux lettres à Guy Dollé. Ce dernier m'a répondu, mais il ne m'a pas donné les assurances demandées. Aussi, je ne peux pas renouveler ma confiance aux administrateurs", explique-t-elle. Mittal se veut confiant. Parmi ses revendications, l'introduction dans les statuts du droit pour les actionnaires de déposer des projets de résolution, et le vote de la domiciliation de Dofasco dans une fondation. Elle souhaite qu'Arcelor précise ses intentions quant à l'usage des autorisations données d'augmenter le capital et de supprimer le droit préférentiel de souscription. "Arcelor peut augmenter son capital de 5 milliards d'euros. Dans ce cas, 56 % de fonds propres supplémentaires seraient émis, ce qui entraînerait une forte dilution." Du côté d'Arcelor, aucun doute : la création de la fondation néerlandaise est bien du ressort du conseil d'administration. Colette Neuville n'entend pas arrêter son combat. Elle va rencontrer aujourd'hui Mittal. "Nous allons demander des précisions sur le projet d'autant que l'offre va bientôt s'ouvrir. Nous souhaitons également que cette dernière soit améliorée, et que Mittal abandonne les droits de vote double." Pour lors, l'Anglo-Néerlandais ne semble pas désarmé. À Gandrange, où il réunissait quelques journalistes, Lakshmi Mittal s'est voulu rassurant, quasi magnanime face aux attaques d'Arcelor et confiant dans ses chances d'aboutir à une fusion d'ici à fin juin.Laurence Boisseau et Pascale Braun, à Gandrange
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