L'Écureuil défie Natixis dans les paiements

L'opération est petite par la taille mais elle crée du souci. Annoncée en août 2009, la fusion de Natixis Paiements (Banques Populaires) et GCE Paiements (Caisses d'Épargne) est prévue pour le début de l'été prochain. Elle fera figure de test quant à la façon dont les dirigeants vont gérer les mutualisations des fonctions support chez BPCE. Les négociations avec le personnel s'annoncent difficiles alors que la filiale des Caisses d'Épargne semble décidée à se faire entendre. Elle demande de conserver ses acquis sociaux avantageux, notamment en matière de prévoyance ou de rémunérations. « Plus on examine les statuts dans le détail, plus on découvre de différences », glisse un syndicaliste de l'Écureuil. « La direction de Natixis Paiements a indiqué qu'elle ne voulait pas d'effet d'aubaine pour ses salariés, donc ils vont vouloir rogner nos acquis, voire nous les racheter. » Si les rémunérations des salariés techniciens semblent à peu près équivalentes, celles des cadres et dirigeants de l'Écureuil sont nettement supérieures. Une situation qui s'explique notamment par le fait que beaucoup proviennent de la Caisse des dépôts (actionnaire historique) ; certains ont encore le statut avantageux de fonctionnaire. Mais aussi, GCE Paiements a renégocié ses statuts sociaux en avril 2009. À l'époque, la filiale venait d'être créée aux Caisses d'Épargne, ce qui avait déjà valu un affrontement sévère entre salariés et dirigeants. Cet épisode est resté dans les mémoires et les dirigeants de Natixis Paiements ne veulent pas qu'il se reproduise. Il y a une dizaine de jours, Jean-Yves Forel, responsable du pôle où est logé Natixis Paiements, a demandé lors d'un comité central d'entreprise aux représentants du personnel de l'aider à convaincre ceux de GCE Paiements, preuve que le sujet est sensible et pris très au sérieux par Natixis.La résistance de l'Écureuil s'explique par le fait que les grandes lignes de l'opération ont déjà été mises en place à la faveur de Natixis. En matière de gouvernance d'abord, Jean-Marie Vallée, directeur général de Natixis Paiements, devrait diriger le nouvel ensemble. Le patron de GCE Paiements, Alexandre Ricardo, deviendrait son directeur général délégué aux côtés de l'actuelle numéro deux, Catherine Fournier. Natixis absorbera la filiale de paiements des Caisses d'Épargne et conservera ainsi son modèle au détriment de celui de GCE Paiements. Ce schéma était inévitable dans la mesure où la filiale de paiements de l'Écureuil n'est pas une banque mais fonctionne comme une sorte de groupement d'intérêt économique. En effet, elle ne récupère aucun revenu des services de paiements qu'elle fournit aux Caisses d'Épargne. GCE Paiements ne fait que générer des coûts qu'elle refacture en totalité aux réseaux de l'Écureuil afin que ses comptes soient en permanence à l'équilibre. nLes négociations avec le personnel s'annoncent difficiles.
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