Total dévoile son plan pour fermer sa raffinerie de Dunkerque

Les quelque 800 personnes qui travaillent pour la raffinerie des Flandres de Total attendent depuis des semaines les annonces qui vont être faites ce lundi matin, lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire. Selon nos informations (« La Tribune » du 25 janvier), le groupe va officialiser la fermeture du site et sa transformation en dépôt de carburant. L'ambiance dans l'usine, en grève depuis le 12 janvier, est très tendue. « Suivant l'annonce, la réaction pourra prendre de l'ampleur », prévient Philippe Wullens, délégué syndical SUD, majoritaire. « On ne sait pas si on pourra la contrôler », ajoute-t-il. L'intersyndicale a appelé à une manifestation lundi matin devant le siège de Total à La Défense.Le pétrolier va tenter de désamorcer la grogne, à quelques semaines des élections régionales, avec un plan de transformation du site et de réindustrialisation du bassin d'emploi. Outre sa conversion en dépôt de carburant, qui pourrait employer de 30 à 50 personnes, les syndicats tablent sur le maintien de quelques unités de traitement de produits pétroliers comme la désulfuration du gas-oil ou la fabrication de bioester. Au final, ils n'excluent pas que Total préserve, dans un premier temps, 150 à 200 emplois sur les 360 salariés du site. Par ailleurs, la raffinerie emploie en permanence 400 sous-traitants, correspondant à 260 postes équivalents plein temps.À quelques jours de la publication de ses bénéfices 2009, attendus autour de 8 milliards d'euros, le groupe veut éviter une nouvelle polémique. Il devrait donc aussi insister sur des efforts d'investissement dans la région de Dunkerque. Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, visiblement informé au préalable, a dévoilé la semaine dernière le projet du pétrolier de construire sur place un terminal méthanier. accord en vue avec edfEn fait, Total devrait participer au projet mené par EDF à Dunkerque depuis 2006. Les deux groupes pourraient annoncer un accord ce lundi. EDF n'a pas encore pris de décision définitive sur ce projet, évalué autour de 1 milliard d'euros, voire 1,4 milliard selon certaines sources. Il annonce une décision « avant l'été 2010 ». Il a déjà retardé le calendrier de ce terminal dont la mise en service, d'abord prévue en 2011, est désormais envisagée pour 2014. « Un tel accord pourrait s'accompagner d'implantation d'unités de traitement de gaz sur le site des Flandres », estime un syndicaliste.Total n'est pas le seul à réduire la toile dans le raffinage. Peter Voser, le PDG de Shell, a dit vendredi que 15 % de ses capacités dans ce secteur étaient potentiellement menacées.
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