Accord entre Berlin et Paris sur les principes de la taxe bancaire

Oubliées les tensions. Entre Christine Lagarde, la ministre française de l'Economie, et son homologue aux finances allemand Wolfgang Schäuble, l'entente semblait parfaite ce mercredi à Berlin à l'issue du conseil de cabinet du gouvernement fédéral. La ministre française a été le premier membre d'un gouvernement étranger à participer à un conseil des ministres allemands. Christine Lagarde a ainsi pu participer aux débats sur la taxe bancaire dont la mise en place a été décidée par le gouvernement allemand. Comme prévu, une déclaration franco-allemande affirmant plusieurs principes, notamment une intervention gouvernementale « précoce » en cas de crise et la possibilité en « dernier recours » de fermer des « banques importantes, y compris transfrontalières » a été publiée dans la foulée. Christine Lagarde a souligné l'accord des deux gouvernements sur « la nature de la taxe en fonction du profil de risque, et sur ses objectifs ». Paris et Berlin entendent désormais porter ce projet au niveau européen avant de l'élargir au reste du monde, notamment aux Etats-Unis. Ce jeudi, la chancelière devrait évoquer le sujet avec le Premier ministre britannique Gordon Brown lors d'une visite dans son domaine de Checkers. Les contours de cette taxe restent cependant encore assez flous. En Allemagne, le projet de loi sera finalisé avant l'été, mais on sait déjà qu'il prévoira la création d'un fonds de stabilité des banques destiné à intervenir en cas de difficultés des établissements et qui sera alimenté par cet impôt. Le montant du prélèvement, précise-t-on à Berlin, sera « mesuré à l'aune du risque systémique de chaque établissement ». Il devra cependant demeurer « modéré », a insisté Wolgang Schäuble, afin qu'il soit « supportable » pour les banques et ne freine pas l'offre de crédits aux entreprises. En théorie, les banques qui, comme les caisses d'épargne ou les mutualistes investissent peu dans les produits à risque devraient moins être mis à contribution que les grandes banques privées. Les médias allemands évoquent un montant annuel de 1 à 1,2 milliard d'euros pour cette contribution. Ce projet allemand sera-t-il un modèle pour le reste de l'Europe ?distorsions de concurrenceLe projet français reste incertain, mais il semble que Paris voudrait élargir la taxe à d'autres acteurs, comme les hedge funds, et diriger son produit vers les caisses de l'Etat. Il y a donc encore matière à discussion, mais Christine Lagarde et Wolfgang Schäuble ont voulu insister sur la nécessité d'éviter des distorsions de concurrence causée par cette taxe. Autrement dit, la taxe bancaire sera européenne ou ne sera pas. n
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