Les forces pro-Ouattara en passe d'investir Abidjan

Quatre jours après le début de leur offensive - et surtout, quatre mois après le second tour de la présidentielle ivoirienne -, les partisans d'Alassane Ouattara, reconnu vainqueur par la communauté internationale à l'issue du scrutin du 28 novembre, étaient jeudi soir en passe de prendre Abidjan, la capitale économique du pays. Au grand dam de Laurent Gbagbo, le président sortant, qui revendique la victoire des urnes, et jouait l'enlisement depuis le deuxième tour.Proposition américaine de l'accueillir en tant que professeur dans une université, médiations à répétition de l'Union africaine, menaces de Nicolas Sarkozy, qui a demandé, un peu prestement, à Laurent Gbagbo de « partir » : rien n'y a fait, le président sortant a contesté les résultats électoraux, s'est accroché au pouvoir, a chauffé à blanc ses supporters, entraînés par Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes, et tenté de manipuler l'opinion publique par le biais de la télévision nationale à sa solde.Réfugié à l'ambassadeMais les Ivoiriens semblent fatigués, après plus de dix ans de troubles dans le pays pourtant auparavant considéré comme le plus riche d'Afrique de l'Ouest et premier producteur mondial de cacao. Pis, selon les dernières rumeurs, le camp Gbagbo n'aurait plus d'argent pour payer les fonctionnaires, la solde des militaires, ni même les balles pour les armes... En tout cas, les forces pro-Ouattara n'auraient rencontré quasiment aucune résistance depuis le début de leur offensive. Le Nord et l'Ouest sont vite tombés. Puis, la capitale administrative, Yamoussoukro, est passée aux mains des forces pro-Ouattara mercredi, tandis qu'elles investissaient les alentours de San Pédro. Le port par lequel le cacao est exporté est tombé jeudi matin.Restait à s'emparer d'Abidjan, où le président sortant, qui occupe toujours les bâtiments officiels, ne contrôlerait plus grand-chose, d'autant que le chef d'état-major de l'armée, Philippe Mangou, a fait défection mercredi soir, et s'est réfugié à l'ambassade d'Afrique du Sud. L. J. B.
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