Les députés UMP veulent durcir la réforme des retraites

Après trois mois d'auditions, le groupe de travail des députés UMP et centristes sur les retraites a présenté mercredi son rapport final à Eric Woerth : un document contenant onze propositions, destinées à faire l'objet d'amendements au projet de loi... si elles obtiennent la bénédiction du gouvernement et de l'Elysée, Ce qui n'est pas sûr. Ainsi, alors que près de deux millions de manifestants (800.000 selon la police) ont marqué leur refus du report de l'âge légal de départ à la retraite à 62 et 67 ans le 24 juin , les députés de la majorité estiment qu'il faut déjà penser à l'après 2018. Ils ont beau poser comme préalable à la réforme « une contribution des hauts revenus », ils plaident pour l'inscription dès à présent du principe d'un nouveau report de l'âge légal au delà de 62 ans, en réclamant l'insertion d'une « clause d'indexation automatique » sur l'allongement de l'espérance de vie. En gros, le mécanisme serait le même que la fameuse « règle d'or » instituée en 2003 pour la durée de cotisation, selon laquelle trois mois d'espérance de vie gagnée doivent se traduire par deux mois de travail supplémentaires et un mois de retraite en plus. « Nous voulons dès à présent inscrire dans le texte que le mouvement est enclenché et que l'on ne va pas retomber dans les débats et les polémiques en 2018 », a justifié le patron des députés UMP Jean-François Copé.harmonisationAutre proposition polémique : la création d'une caisse de retraite pour les fonctionnaires, réclamée par les députés au nom d'une plus grande « lisibilit頻. Cette idée a en effet déjà été écartée par George Tron. Sensible à l'équité public-privé réclamée par les électeurs UMP, le groupe de travail prône par ailleurs l'harmonisation complète des règles de réversion et des pensions minimum servies pour les fonctionnaires et salariés du privé. En revanche, sur la pénibilité, les élus ne s'aventurent guère, se contentant d'appeler à la « rénovation » de la médecine du travail et... bizarrement à l'utilisation du compte épargne-temps. Plus classiquement, en revanche, ils réclament un accès plus facile à l'épargne retraite. Toutes ces propositions seront examinées en commission des affaires sociales du 20 au 23 juillet. En attendant, le gouvernement a lâché du lest mercredi, en reportant au 31 décembre la possibilité pour les fonctionnaires parents de trois enfants ayant 15 ans de service de déposer un dossier de départ anticipé pour profiter de conditions avantageuses. Stéphanie Tisserond
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