Une rentrée 2010 placée sous le signe des économies budgétaires

Luc Chatel a voulu mardi, lors de sa conférence de presse de rentrée, rassurer les parents, promettant un accueil des élèves « dans les meilleures conditions » et insistant sur l'objectif des actions en cours (réformes du lycée et de la formation des enseignants, développement de l'autonomie des établissements, etc.), à savoir une action éducative plus « personnalisée ».Pourtant, la maison Education a perdu 50.000 postes depuis 2007. Comment, dans ces conditions, concilier personnalisation des parcours et politique d'économies budgétaires ? « 7 % à 13 % des élèves sont toujours en difficulté et le gouvernement nous propose moins de postes et moins de formation pour les enseignants », s'emporte Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp-FSU (primaire). « Le système est à bout de souffle », estime Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, rappelant que dans le même temps, les effectifs d'élèves augmentent. Ils seront jeudi 12,03 millions à faire leur rentrée, soit 48.684 de plus qu'il y a un an (dont 31.184 en primaire) pour 852.907 enseignants, contre 856.900 en 2009. Certes, la disparition de l'année de stage en alternance des enseignants débutants rend presque « indolore » les 16.000 suppressions de postes cette année, mais déjà, le ratio élèves/professeur augmente. La DRH de l'Education nationale, Josette Théophile, rappelle que l'on compte 700.000 élèves de moins et 50.000 enseignants de plus depuis 1990. Mais avec la poussée démographique, la poursuite des suppressions de postes (16.000 en 2011) et la baisse des postes mis au concours (lire « La Tribune » du 20 juillet 2010), le rapport devrait finir par s'inverser.exaspération Luc Chatel l'a encore rappelé hier : étant le premier budget de l'Etat (60,1 milliards d'euros) et pesant 50 % de la fonction publique d'Etat, l'Education doit participer à l'effort d'économies budgétaires du pays en appliquant la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. « Il y a encore des marges, assure Josette Théophile. Le sujet n'est pas celui du nombre d'enseignants, mais la façon dont on travaille ensemble. » En mai, le ministre avait communiqué aux recteurs, chargés désormais d'évaluer leurs besoins, treize leviers d'économies pour son « schéma d'emploi 2011-2013 », dont l'augmentation des effectifs par classe. La réforme de la formation des enseignants, qui impose aux débutants de prendre en responsabilité une classe en quasi temps plein (contre un tiers de temps auparavant) est aussi un moyen d'augmenter leur « productivit頻. Les revalorisations salariales étant, elles, jugées insuffisantes par les enseignants, ceux-ci ne manqueront pas d'exprimer leur exaspération lors des journées d'action des 6 et 7 septembre.
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