« En tant qu'outsider des Mondiaux, je n'ai aucun complexe »

laura flessel-colovic, épéiste françaiseComment vous sentez-vous à l'aube de ces Mondiaux??J'ai de bonnes sensations en ce moment. L'envie est là. Pour le moment, je suis dans des conditions idéales. En tant qu'outsider, je n'aurai aucun complexe. J'ai envie de rester sur le podium et de remonter encore plus haut. L'or m'intéresse. On a changé d'entraîneur au niveau national, donc il y a une période d'adaptation, mais ça se passe très bien. Je suis toujours amoureuse de ma discipline. Ces derniers temps, j'ai rencontré de nombreuses personnes qui m'ont dit?: « Continue, tu nous fais rêver?! »L'an dernier, vous n'avez décroché aucune médaille aux Jeux olympiques de Pékin. Une première dans votre carrière?ça a été dur. Je ne connaissais pas la sensation de revenir des Jeux sans médaille. Ça fait très mal. En même temps, ça m'a permis d'analyser tout ce qui s'est passé. J'ai pu savourer le fait de retrouver mes vrais amis. Dans le monde du sport, quand tout va bien, on a énormément d'amis, et quand on n'a plus de résultats, les gens disparaissent. Ça m'a permis de faire du nettoyage autour de moi. L'année post-olympique, c'est une année où on se retrouve au chômage. On travaille sur des Olympiades pendant quatre ans et d'un coup, on n'a plus rien. On doit repartir pour un tour. Et quand on est mal entouré, on peut vite perdre pied. Heureusement, cela n'a pas été mon cas.À trente-sept ans, où puisez-vous cette énergie??De ma personnalité. J'aime me remettre en question. J'aime les défis et faire plaisir. Je m'appuie sur ma règle des trois « p », à savoir plaisir, performance, passion. Dernièrement, j'ai rajouté un quatrième « p »?: le Grand Palais (à Paris, où se dérouleront les Championnats du monde 2010, Ndlr.)Le fait que les Mondiaux se déroulent en France l'an prochain change-t-il votre approche de la compétition cette année??Pas du tout. On a la chance de pouvoir organiser les Championnats du monde l'année prochaine, mais c'est un autre objectif. Là, je suis concentré sur Antalya. J'ai comme ambition de rentrer dans le top 4. Actuellement je suis cinquième. Donc, je sais ce qui me reste à faire.Vous ne craignez pas qu'on dise que Laura Flessel, c'est la Jeannie Longo de l'escrime??Non, je fais toujours dix-huit ans?! Je n'ai pas de rhumatisme, je n'ai pas de rides (rires). En même temps, je tire mon chapeau à Jeannie Longo. Elle continue à prendre du plaisir. Elle a cinquante ans et elle n'est pas ridicule. Moi, j'arrêterai avant. En plus, ma fille veut un petit frère?! Dans ma tête, c'est clair, donc je vis à 200 % les compétitions qui me restent. Pour l'instant, mon corps ne me dit pas stop. Je n'ai pas de pépins physiques, je ne me prends pas la tête.Globalement, quelles sont les ambitions des Françaises à Antalya??Nous avons deux compétitions, une par équipes et l'autre individuelle. On a le potentiel pour avoir au moins trois médailles. Vu le tableau individuel, on risque de se rencontrer. Chacune veut sa médaille. Après, par équipes, ça fait deux années de suite qu'on remporte les Championnats du monde. Donc on vient pour conserver notre trophée.Propos recueillispar Rodolphe MasséPékin, ce fut dur. Je ne connaissais pas la sensation de revenir des Jeux sans médaille. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.